Cultures marines n°332 - 8

8 ACTUALITÉSbretagne nord
Charente-Maritime

Les fortes pluies sèment la panique

u Château-d'Oléron, le centre régional d'expérimentation et d'application aquacole (Creaa) a comptabilisé 172 millimètres de pluie lors des deux
premières semaines de novembre, soit
358 % de plus que la normale. Des précipitations qui ont pour conséquence de faire
baisser la salinité dans les claires. De quoi
craindre des huîtres plus fades mais surtout
un risque de mortalités à cause de ce phénomène de dessalure. Au pire moment.

Alors que les stocks migrent des parcs
vers les claires d'affinage, la salinité s'est
ainsi effondrée à des taux compris entre
17 et 24,4 pour mille sur les 32 sites
surveillés par le Creaa, contre 33 pour
mille d'ordinaire. Or « l'huître peut
s'accommoder de fortes baisses de salinité
à condition qu'elles soient progressives »,
rappelle le directeur du CRC, Laurent
Champeau. Ce qui n'est évidemment pas
le cas en ce moment.

En pleine préparation des fêtes de ﬁn
d'année, les ostréiculteurs sont sur le
qui-vive. Beaucoup ont vidé leurs claires
mi-novembre pour les recharger en eau de
mer grâce à une marée de vives-eaux.
Au niveau de la gestion hydraulique, la
présidente du syndicat des afﬁneurs, Annie
Aubier, a fait en sorte que les associations
syndicales de marais ne déversent pas de
quantités supplémentaires d'eau douce
dans le milieu. « Pour l'instant il n'y a pas de
mortalité mais tout le monde est extrêmement
anxieux. Il faudrait vraiment que les pluies
baissent d'intensité avant la saison », ajoute
la vice-présidente du CRC. Du côté du
groupement qualité Marennes - Oléron, le
président Laurent Chiron a déjà eu vent de
taux de mortalité compris entre 15 et 20 %
chez certains ostréiculteurs, contre 5 à 8 %
dans les claires d'ordinaire.
DÉROGATION

David Labardin

Pour limiter les pertes au maximum,
Laurent Chiron a demandé ﬁn novembre
au directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) une dérogation
sur les règles d'afﬁnage. L'idée serait d'anticiper la révision du cahier des charges
des ﬁnes de claire Marennes - Oléron
en autorisant une mise en claire pendant quinze jours pour un kilo d'huîtres
au mètre carré (comme en été), contre
quatre semaines pour trois kilos au mètre
carré aujourd'hui. La réponse était attendue ﬁn novembre.
David Labardin

La dessalure subie par les huîtres en afﬁnage fait
craindre d'importantes mortalités.

Convention collective

Les salariés Ursaff intégrés

es partenaires sociaux de la ﬁlière
conchylicole ont signé, au mois d'octobre, un avenant pour étendre le
champ de leur convention collective et
y intégrer les salariés relevant du régime
général de la sécurité sociale. « Cela va
permettre aux entreprises qui ont créé des sociétés commerciales pour gérer leurs activités
de dégustation ou de vente sur les marchés et
qui ont donc du personnel Urssaf dans leurs
effectifs, de leur faire bénéﬁcier du cadre de la
convention collective conchylicole, explique
Florence Bourhis-Madec, du syndicat na-

tional des employeurs de la conchyliculture (Snec). Il y aura ainsi une seule et même
convention collective pour tous. »
HARMONISATION

Jusqu'à présent, seuls les salariés afﬁliés à
l'Établissement national des invalides de
la Marine (Énim) ou à la Mutualité sociale agricole relevaient de la convention
collective conchylicole. Si une entreprise
comptait dans ses rangs des employés
sous régime Urssaf, cela pouvait créer
des disparités entre collaborateurs d'une

Cultures marines n°332 Décembre 2019 - janvier 2020

même structure. « L'avenant va harmoniser les situations », complète Florence
Bourhis-Madec.
Cet avenant signé, il est d'ores et déjà
applicable aux entreprises adhérentes du
Snec. Pour les autres, il faudra attendre la
publication au Journal ofﬁciel, qui n'aura
pas lieu avant plusieurs mois. La proposition de texte a été transmise à l'administration qui doit maintenant l'examiner.
La procédure d'extension dure en général six mois.
Marion Larronde-Larretche

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