Cultures marines n°333 - 12

12 ACTUALITÉS
Coques

De nouvelles règles sanitaires pour les pêcheurs

a pêche des coques (Cerastoderma edule)
fait l'objet d'une campagne importante
sur le littoral des départements du Pasde-Calais et de la Somme avec 330 pêcheurs
à pied professionnels licenciés qui génèrent
un chiffre d'affaires de près de 20 millions
d'euros. Cette pêche s'exerce librement
sur les zones classées en A mais fait l'objet
de restrictions pour les zones en B, C ou en
alerte sanitaire.
La réglementation européenne a été mo-

diﬁée le 14 décembre dernier. Elle prévoit
que le transfert des coquillages provenant de
zone B en période d'alerte sanitaire ne pourra
se faire que vers des établissements (conserveries, par exemple) situés sur le territoire
national alors que jusqu'alors, la très grande
majorité de la production était achetée par
des mareyeurs français, puis envoyée pour
transformation dans des conserveries espagnoles. « Si nous ne disposions pas de preuves de
contrats d'approvisionnement à des usines ou des

Ingrid Godard

Les coques récoltées
en B ou C devront
obligatoirement
être vendues à des
établissements français.

structures de reparcage situées en France, nous
serions amenés à interdire, sous 24 heures, la
pratique de la pêche professionnelle », prévient
Yvan Guiton, directeur adjoint de la direction départementale des Territoires et de la
Mer (DDTM) du Pas-de-Calais.
PURIFICATION
Les conchyliculteurs ne sont « pas concernés
par cette mesure, assure Manuel Savary, directeur du CRC. Les productions sont interdites de
toute commercialisation en cas de déclassement
sanitaire en C. De plus tous les produits sont soumis à puriﬁcation dès lors que la zone de production est classée en B ».
Les contaminations bactériologiques surviennent habituellement à partir du printemps. « La DDTM a informé l'ensemble des
acheteurs connus de ces nouvelles dispositions,
poursuit Yvan Guiton. Elle s'est rapprochée des
autres délégations de la Mer et du Littoral disposant de gisements classés de coquillages aﬁn de
pouvoir identiﬁer des solutions pratiques. Nous
disposons donc de quelques mois pour trouver un
circuit de commercialisation alternatif. »
Ingrid Godard

Recrutement

L'huître sauvage gagne le Cotentin

Cultures marines n°333 Février 2020

« En 2017, ce sont les secteurs nord et sud qui
ont le plus capté. A contrario, Granville qui est
au centre de cette zone, a connu un recrutement
cinq fois moins important, poursuit Sébastien
Pien. Quant à Portbail, le site le plus au nord de la
zone d'observation, c'est la première année que de
jeunes huîtres y sont observées, même si elles sont
présentes en très faibles quantités. »
Les captages observés dans le sud Manche
sont probablement issus de larves cancalaises,

Des larves
cancalaises
se ﬁxent sur
les rochers de
Carolles.

les captages observés à Portbail pourraient
provenir des concessions de Blainville-surMer. Des collecteurs devraient être installés
au sud de Granville, dans le cadre du réseau
Velyger piloté par L'Ifremer. Ce réseau national d'observation de la reproduction de
l'huître creuse en France constitue un outil
d'information destiné à la profession, aux administrations et aux scientiﬁques.
I. G.

I. G.

epuis une dizaine d'années, la densité
des huîtres sauvages sur les rochers
normands est étudiée par le Smel
dans le cadre du réseau Huîtres du littoral
normand. Carolles, Granville, Saint-Germain
sur Ay et Portbail sont les quatre sites tests
où le recrutement et la densité des huîtres
sauvages sont observés minutieusement.
Généralement faible sur la côte ouest du
Cotentin en raison la forte courantologie
qui empêche les larves de se fixer, le recrutement de gigas a cependant connu
deux pics au cours de ces cinq années.
« Les larves d'huîtres sont tributaires de la
météo, explique Sébastien Pien, chargé de
projet au Smel. Elles ont besoin d'une eau à
19 °C pour survivre mais aussi d'une courantologie adaptée vers le littoral pour trouver un support
de ﬁxation. »
Deux années au recrutement plus conséquent ont été observées en 2013, sur le secteur de Carolles, et en 2017 sur Carolles et
Saint-Germain sur Ay. Elles correspondent à
deux étés très chauds.

Cultures marines n°333

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