Cultures marines n°333 - 30

30 DOSSIER

Pays-Bas
La production ostréicole des Pays-Bas
tourne autour de 3 000 tonnes par an.

Marion Larronde-Larretche

tests », témoigne Simon Joseph, commercial
export chez Roem van Yerseke. Les ostréiculteurs néerlandais essayent aussi l'élevage
de triploïdes. « On cherche à voir comment ça
se développe chez nous, quelle est leur résistance
aux maladies, aux mortalités, indique Olivier
Camelot. Il est bien sûr intéressant de pouvoir
commercialiser ces huîtres toute l'année mais ça
reste pour l'instant un produit d'élite. »

Huîtres

La qualité s'améliore
La très grande majorité des huîtres néerlandaises sont encore
produites sur le fond et récoltées à la drague mais depuis quatre
à cinq ans, les méthodes françaises ont fait des émules à Yerseke.

Cultures marines n°333 Février 2020

l'estran, seulement une cinquantaine d'hectares
pour l'ensemble des ostréiculteurs », tempère
Jean Dhooge.
Depuis deux ans, plusieurs exploitants se
sont également mis aux paniers australiens.
Ils expérimentent ainsi les paniers triangulaires, ovales, les chaussettes pour le naissain, les ﬂotteurs... « Nous faisons beaucoup de
Plusieurs ostréiculteurs de Yerseke testent
les paniers australiens depuis deux ans.

M. L.-L.

es huîtres disgracieuses, toutes en
longueur, peu homogènes d'un
lot à l'autre, c'était avant. « Nous
ne pouvons pas augmenter la production mais nous essayons de tirer la qualité
de nos produits vers le haut », témoigne Jean
Dhooge, le patron de l'entreprise Osterij.
Les huîtres néerlandaises sont traditionnellement captées sur des coquilles
de moules puis poussent sur le fond, dans
l'Escaut oriental. « Dans les parcelles, on les
travaille, on les herse, on casse la croissance, rapporte Olivier Camelot, directeur des ventes
chez Delta Mossel. À présent on a de jolies
huîtres, et toujours avec un beau taux de chair.
Ça n'a pas le nom d'une huître française mais
c'est un très beau produit. »
Depuis quatre à cinq ans, les ostréiculteurs néerlandais ont aussi adopté les
méthodes françaises et une petite partie
de la production est à présent élevée en
poches, sur tables surélevées, souvent à
partir de naissain d'écloserie. « Pour l'instant
nous sommes très contents du résultat », précise Olivier Camelot. « Il y a de l'avenir pour
cette technique mais uniquement pour un petit
marché car il n'y a pas beaucoup de place sur

IMPORTATIONS
Ils sont au total une vingtaine à cultiver des
huîtres aux Pays-Bas, un effectif qui a peu
évolué ces dernières années. La production, elle, ﬂuctue. « Il y a cinq ans, nous avons
vécu une année exceptionnelle où nous avons
produit 800 tonnes, se souvient le directeur des ventes de Delta Mossel. L'année
dernière nous étions plutôt autour de 300 à
400 tonnes. » Au total, la production néerlandaise tourne habituellement autour de
3 000 tonnes par an, uniquement originaire de Zélande.
Pour fournir les Pays-Bas mais aussi la
Belgique, l'Allemagne ou le Luxembourg,
les entreprises de Yerseke s'approvisionnent donc en partie en France. À
l'image de la société Adri & Zoon, spécialisée dans l'huître française qu'elle propose
à sa carte depuis 18 ans. « Le marché de
l'huître se porte bien, indique la dirigeante,
Inge Bruijnooge. Nous proposons 45 sortes
d'huîtres différentes à nos clients, des poissonniers ou des grossistes. Nos produits ne sont pas
en grande surface, c'est un choix, nous préférons
privilégier la qualité et offrir un certain service.
Nous commandons six jours sur sept, avons
treize camions et livrons directement chez nos
clients des huîtres très fraîches. »

Cultures marines n°333

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