Cultures marines n°335 - 31

DOSSIER 31

Captage
Charente

L'embouchure retrouve ses lettres de noblesse
Moins de 100 naissains par coupelle ont été comptabilisés dans la Seudre mais plus de 300 à Fouras,
Port des Barques ou sur l'île d'Aix. Enfin une bonne nouvelle pour les professionnels.
d'une « belle année ». Même optimisme du
côté de Nicolas Mureau (Bourcefranc-Le
Chapus) : « Le naissain est présent en nombre
même s'il y a plusieurs couches les unes sur les
autres. » Le président du CRC Daniel Coirier
(Fouras) est lui plus mesuré : « Le captage
n'est pas pléthorique, un peu moins important
que l'année dernière, beaucoup de naissains se
sont décrochés avec la succession de tempêtes,
mais la taille est correcte. »
Quant à la question des cours, Daniel
Coirier, généralement très disert sur ce
point-là, avoue avoir d'autres sujets de pré-

occupation en ce moment. « Nous sommes
en train de gérer le conﬁnement et la sécurité
des personnes. C'est une question importante
mais nous y viendrons plus tard dans la saison. »
La plupart des professionnels réservent
leur naissain de toute façon pour leur
propre production. De son côté, Cyril Pain
constate tous les jours l'appréhension de
ses salariés en venant travailler. Et d'espérer
pouvoir compter sur sufﬁsamment d'employés, ﬁn avril, au moment où il faudra
relever les collecteurs.
David Labardin

Le site de Fouras fait partie des secteurs
les plus proliﬁques cette année.

David Labardin

près un exercice 2019 étonnamment moins bon dans les
secteurs historiques, le captage
a repris son rythme de croisière
en Charente-Maritime. Les professionnels
peuvent déjà s'attendre à un très bon cru
dans les sites phares de l'embouchure de
la Charente, là où le Creaa du Châteaud'Oléron a comptabilisé plus de 300 naissains par coupelle à l'automne. « Le captage
est très bon à Fouras, Port des Barques ou sur
l'île d'Aix, un peu moins dans la Seudre [moins
de 100 naissains par coupelle], contrairement à l'année dernière, mais cela reste sufﬁsant pour les professionnels », explique le
conseiller aquacole Pierrick Barbier, chargé du suivi. Mention spéciale au site de
la Mouclière, dans l'embouchure de la
Charente, avec un maximum de 683 naissains par coupelle.
Des chiffres qui restent malgré tout indicatifs en attendant que les professionnels
récupèrent leurs collecteurs. Il est probable que les dernières tempêtes hivernales, particulièrement nombreuses cette
année, atténuent ces résultats. Malgré
tout, les ostréiculteurs Cyril Pain et Philippe
Morandeau (Le Château-d'Oléron) parlent

TROIS ANS DE TEST SUR LES COUPELLES BIODÉGRADABLES
ancées en 2017 par le CRC de
Charente-Maritime, les coupelles
biodégradables, réalisées en plastique
biosourcé, arrivent au terme des trois
années de suivi assuré par le Creaa du
Château-d'Oléron. Les collecteurs disposés sur dix points de captage (estuaire
de la Seudre, de la Charente, bassin de
Marennes - Oléron) grâce au partenariat
noué avec dix entreprises ostréicoles seront bientôt relevés. En charge du suivi de
cette expérimentation, Pierrick Barbier
doit désormais analyser leur efﬁcacité
depuis le début du programme.
Son rapport est attendu pour mai-juin,
et il est bien entendu difﬁcile d'avancer
des conclusions pour l'instant. « Mais il

semble que le résultat soit meilleur dans les
zones de captage modéré avec ces coupelles en
plastique biosourcé », explique le conseiller
aquacole. La différence se situait entre
10 et 15 % jusque-là. Reste à évaluer leur
solidité dans le milieu, ce qui sera bien sûr
indispensable pour espérer une adoption
par les professionnels.
PRODUCTION
Si ces premières impressions positives se
conﬁrment, le CRC pourra se mettre à la
recherche de partenaires ﬁnanciers pour
lancer une production industrielle. Ces
prototypes réalisés à partir de coquilles
d'huîtres et de matière végétale (sans
aucune trace d'hydrocarbure) sont pour

l'instant confectionnés par le fabriquant
Sogemap (Surgères), suite à un travail
mené par le bureau d'études lorientais
Seabird, en lien avec le CRC.

D. L.

Pierrick Barbier devrait rendre ses conclusions
avant l'été.

Cultures marines n°335 Avril 2020

Cultures marines n°335

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