Cultures marines n°336 - 10

10 ÉVÉNEMENT

SPÉCIAL

COVID-19

Formation

Mettre en place la télé-école
Les lycées et établissements de formation ont arrêté les cours le 13 mars au soir.
Pour autant, les cours de cultures marines ont continué à distance, autrement.

'est bien beau l'informatique,
mais tous les élèves n'y ont
pas accès, témoigne Sylvie
Mimosa, enseignante dans
les formations cultures marines du
lycée professionnel maritime de
Sète, du CAP conchyliculture au BTS
PGEM 2e année. Ils ont tous un smartphone mais pas forcément l'ordinateur
ou la connexion internet aussi facilement
qu'on le pense. »

Les ateliers et
travaux pratiques
devraient
reprendre à partir
du 18 mai.

Le 13 mars, les premières actions
de l'enseignante ont donc été de
s'organiser. Vériﬁer les contacts de
tous, et « fournir un maximum de documents, de photocopies pour qu'ils
puissent continuer à travailler ». Comme
dans pratiquement tous les lycées
de France, enseignants et élèves
ont ensuite organisé les échanges
via des plateformes internet, « très
rapidement organisés par les élèves

eux-mêmes ». Pronote, Whatsapp,
commentaires individualisés, devoirs
renvoyés sous forme de photos, l'enseignante a ainsi comptabilisé « 219
emails, 303 SMS et 494 conversations
Whatsapp pour les trois premières semaines ! Chacun a fait comme il a pu. Au
début, les élèves ont un peu croulé sous les
devoirs, il faut bien l'admettre ».
ENCOURAGEMENTS

Hélène Scheffer

Des adolescents se sont aussi montrés « très angoissés » : complications
informatiques, concentration et autonomie de travail difﬁciles, nostalgie
des copains ou difﬁcultés familiales,
« il fallait ne pas les décourager, et pour
certains, passer du temps à les remobiliser comme des petits ». La troisième
semaine s'est passée en relation plus
étroite, avec des contacts plus ﬁns,
« ce qu'ils ont apprécié ». Tout compte
fait, Sylvie Mimosa s'étonne même
d'avoir « si bien avancé ».
Pour l'oral de soutenance du rapport de stage évalué en visioconférence, mené en commun avec la
professeure d'économie, « certains
s'étaient même spécialement bien habillés,
sourit-elle. Même si nous avons appris
tardivement que les notes s'arrêtaient ofﬁciellement le 13 mars, nous ferons attention à valoriser ces efforts ».
Hélène Scheffer

UN DÉCONFINEMENT PAS À PAS

ardi 21 avril, Jean-Michel Blanquer,
le ministre de l'Éducation nationale,
a précisé les modalités de reprise des
cours. Les lycées reprendront la semaine
du 18 mai, notamment pour les classes
d'ateliers des lycées professionnels. Une
« doctrine sanitaire » sera déﬁnie pour établir les conditions du retour dans les établissements : nombre d'élèves par classe,
gestes barrières, désinfection et distanciation sociale dans les ateliers, cantines,
internats. Les étudiants en post-bac - BTS
aquaculture ou PGEM - ne reviendront
pas et continueront en télétravail.

Cultures marines  n°336  Mai 2020

Après ces huit semaines de travail
numérique, la priorité devrait être donnée aux travaux pratiques et aux élèves
qui passent un diplôme en juin. Tous les
examens de ﬁn d'année (CAP, bac pro,
BTS) ayant été supprimés, les diplômes
seront attribués en fonction des notes
obtenues jusqu'au 13 mars, avec prise en
compte de l'assiduité ﬁnale. Les vacances
débuteront le 4 juillet, avec peut-être
des modules de soutien ensuite pour les
élèves les plus impactés par la fracture
numérique.
Fin avril, beaucoup d'éléments étaient

encore à caler : capacités sanitaires d'accueil, matériels de protection pour les
élèves et les personnels, élèves ou profs
au proﬁl à risque, ainsi que l'organisation
du « retour progressif » dans les régions.
Pour la formation continue, rien n'était
encore ﬁxé. De façon anticipée, le gouvernement a prolongé la durée des titres
de sécurité, de sûreté et de prévention
de la pollution (pour les navires) et les
attestations de formation et certiﬁcats
médicaux d'aptitude (pour les marins)
« jusqu'à trois mois après la ﬁn de l'état d'urgence sanitaire ».

Cultures marines n°336

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