Cultures marines n°336 - 27

DOSSIER 27

Installation/transmission
Bretagne sud

Davantage de reprises hors cadre familial

COLLECTIVITÉS
« S'installer en cultures marines nécessite un
engagement fort et une certaine maturité. Au-delà
des seules compétences techniques, il y a beaucoup
d'aspects de gestion à prendre en compte, qui ne
sont pas toujours évidents, en particulier lorsque
l'on vient de l'extérieur, signale Christian Ducos
qui a suivi une petite dizaine de projets depuis l'an dernier. C'est bien de savoir où et

Bertrand Tardiveau

l manquait une instance interprofessionnelle
dédiée qui puisse accompagner véritablement
le lancement ou à la reprise d'entreprises
conchylicoles en Bretagne sud. Nous y avons remédié », se félicite Christian Ducos, désigné
en octobre dernier par le président du CRC
pour assurer cette mission.
Cet ancien ofﬁcier de la marine marchande de 62 ans connaît bien le sujet, lui
qui a transmis l'an dernier son exploitation,
un chantier ostréicole à Saint-Philibert
avec un peu moins de huit hectares de
concessions entre La Trinité-sur-Mer et
Locmariaquer pour un volume annuel d'environ 150 tonnes.

Une dizaine de projets
a été accompagnée
depuis un an.

comment bénéﬁcier d'appuis. Nous avons ainsi
travaillé avec les communautés de communes
de Vannes et d'Auray - Quiberon pour obtenir
des dotations à l'installation d'un montant de
3 000 euros. C'est bien sûr une goutte d'eau pour
des projets dont les budgets vont en général de
200 000 à plus de 800 000 euros, mais ce sont
des premiers encouragements qui participent à
aller de l'avant. »
Autre motif de satisfaction pour
Christian Ducos, l'origine des porteurs

de projets, le plus souvent étrangers aux
familles déjà installées. « Si on considère
les circonstances actuelles qui sont loin d'être
évidentes, ce processus de renouvellement est
salutaire car il apporte un regard neuf et des
méthodes originales », reprend l'éleveur retraité. Généralement âgés d'une trentaine
d'années voire plus, les candidats viennent
souvent en couple pour une passion et un
choix de vie autant que pour un métier.
Bertrand Tardiveau

Pays de la Loire

Un tiers des exploitants a plus de 50 ans

L
Sandrine Pelletier

es entreprises ligériennes, plutôt de
taille modeste, comptent en moyenne
entre un et huit salariés et dès que l'une
d'entre elles est en vente, elle trouve systématiquement repreneur dans un délai raisonnable. Mais l'avenir, à une échéance de
cinq à six ans, risque de s'assombrir un peu
en termes de transmission d'entreprises.

En 2019, Arnaud Legrand reprenait
l'entreprise ostréicole de Loïc Couétoux
à La Bernerie-en-Retz.

REPRISES À VENIR
« Il y a un gros tiers des ostréiculteurs en activité
aujourd'hui qui a plus de 50 ans. L'âge de la retraite pour les carrières pleines, c'est 55 ans, ce qui
veut dire qu'un tiers des entreprises va changer de
main dans les années à venir. C'est très important
et je ne sais pas s'il y aura les potentiels repreneurs
en face. C'est un peu inquiétant », afﬁrme Franck
Chatelier, conseiller au Cerfrance de Challans.
Parmi les exploitations qui sont à vendre, la
moitié est viable et peut être reprise en

l'état avec une volonté du chef d'entreprise
de poursuite d'activité. Pour l'autre moitié,
l'entreprise est généralement morcelée pour
être vendue à meilleur prix.
Concernant les repreneurs, pas de proﬁl
type. « Certains veulent des entreprises avec des
marchés, d'autres non, certains sont d'accord pour
travailler le week-end et d'autres beaucoup moins.
Et puis la capacité ﬁnancière est primordiale, le
type d'entreprise doit être adapté à la capacité du
repreneur », détaille Franck Chatelier.
Depuis quelques années, la rentabilité des entreprises en a fait monter le prix.
« Aujourd'hui, on n'a plus de reprises en dessous
de 200 000 euros », précise le conseiller. Mais
la crise sanitaire actuelle pourrait selon lui
changer la donne et « avoir une incidence sur le
prix de vente des entreprises car leur rentabilité est
aujourd'hui à la baisse ».
Sandrine Pelletier
Cultures marines  n°336  Mai 2020

Cultures marines n°336

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