Cultures marines n°336 - 30

30 DÉCRYPTAGE
mars montre que sur cette même
période, l'ostréiculture européenne
a, quant à elle, perdu du terrain : la
production a régressé de 29 %, représentant donc seulement 2 % du
tonnage mondial.
La France domine largement
l'ostréiculture européenne, mais
moins qu'il y a dix ans. En effet,
quelque 105 000 tonnes d'huîtres
ont été produites dans l'Hexagone
en 2008 contre 65 000 tonnes en
2017, ce qui correspond à 77 % des
volumes du Vieux continent (89 %
en 2008).

Marion Larronde-Larretche

EXPORT

L'Asie (ici un marché
japonais) domine largement
l'ostréiculture mondiale.

Ostréiculture

La Chine toujours en essor
Alors qu'elle produisait déjà plus de 3,3 millions de tonnes d'huîtres
en 2017, la Chine a augmenté sa production de 45 % en dix ans.

L

'ostréiculture mondiale, largement dominée par l'exploitation de l'espèce Crassostrea
gigas (93 % des volumes),
a grossi de 4,1 millions de tonnes
en 2008 à 5,7 millions en 2017. Un
bond de 39 %. Grâce à la Chine. La
République populaire pesait déjà
plus de 80 % du tonnage total en

2008. Avec une production de près
de 5 millions de tonnes d'huîtres dix
ans plus tard (en augmentation de
45 %), elle représente aujourd'hui
85 % des volumes.
Le dernier bilan publié par l'observatoire européen des marchés
des produits de la pêche et de
l'aquaculture (Eumofa) publié ﬁn

Le bilan de l'Eumofa montre par
ailleurs que les exploitants européens ont exporté 5 905 tonnes
d'huîtres vers des pays tiers en
2018, principalement à destination
de la Chine (2 371 tonnes), Hong
Kong (1 608 tonnes) et la Suisse. Il
indique enﬁn que le prix de vente
moyen avait nettement augmenté suite aux mortalités massives de
2008 passant de 2,16 à 4,23 €/kg
entre 2010 et 2013 mais qu'il était
retombé à 2,42 euros le kilo en
France en 2018, en forte baisse par
rapport à 2017 (3,26 €/kg). Le cours
à l'export était, quant à lui, toujours
en 2018, de 7,45 €/kg pour les
huîtres françaises contre 5,40 euros
par kilo pour les irlandaises.
Côté pêche, les captures pèsent
très peu dans le bilan mondial de l'huître avec seulement
148 000 tonnes au compteur en
2017, très essentiellement le fait des
Américains et des Mexicains.
Marion Larronde-Larretche

[ Moules : l'Espagne augmente sa production de 34 %

L

a mytiliculture a progressé de 36 % en
dix ans, selon l'Eumofa, pour s'établir
à 2,2 millions de tonnes. Mytilus edulis et
M. galloprovincialis représentent 23 % de
ces volumes, quasiment toute cette production (84 %) est le fait d'entreprises
européennes. En dehors des frontières de
l'Union, seul le Canada afﬁche des volumes
conséquents (près de 100 000 tonnes annuelles) sur ces deux espèces mais le pays
était néanmoins en perte de vitesse ces
dernières années.
Cultures marines  n°336  Mai 2020

Entre 2008 et 2017, les tonnages de
M. edulis et M. galloprovincialis issus du
Vieux continent ont gagné 5 %. La
production ibérique, l'Espagne étant
le principal contributeur européen, est
passée de 180 000 tonnes en 2008 à
242 000 tonnes en 2017, soit une augmentation de plus de 34 %. Mais d'autres
pays ont perdu des volumes. Parmi eux,
la France (79 000 tonnes en 2008 contre
57 000 tonnes en 2017, -28 %) ou encore
l'Italie (64 000 tonnes en 2017, -4 %). À

noter que les Pays-Bas ont eux aussi enregistré une croissance de leur production
mytilicole : 53 000 tonnes, +47 %.
L'Eumofa relève de grandes disparités au niveau des prix : 0,33 euro le kilo
de moules bleues au Danemark en 2018
(premières ventes) à 1,06 euro en Espagne
(1,80 euro pour la moule méditerranéenne). Pour la vente au détail, le cours
était, toujours en 2018, de 3,13 euros le
kilo en Espagne, 4,71 €/kg au Danemark
et 4,72 €/kg en France.
Cultures marines n°336

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