Cultures Marines n°338 - 10

10 ACTUALITÉS
Bretagne

La ﬁlière veut jouer collectif

oulven Brest et Philipe Le Gal, présidents des comités conchylicoles de
Bretagne nord et sud ont répondu
présents à l'appel du président de région
Loïg Chesnais-Girard à resserrer encore
davantage les liens entre tous les acteurs
la ﬁlière halieutique bretonne. En visite à
Concarneau le 3 juin, l'élu a insisté sur les
enjeux de transmission, de formation et de
communication pour des métiers fragilisés
qui constituent, selon lui, « l'image et la ﬁerté
de la Bretagne ».
FERMETURES
Parallèlement aux initiatives de l'association
interprofessionnelle Breizh mer pour valoriser les vocations et les produits, l'attente est
grande chez les conchyliculteurs durement

affectés par la pollution de leurs eaux, en
particulier dans le Morbihan. « Nous avons
subi cinq fermetures à cause du norovirus en seulement quatre ans », rappelle Renan Henry,
ostréiculteur sur la rivière de Crac'h, agacé
par l'absence de réaction des autorités. Une
enveloppe de 50 millions d'euros a pourtant été avancée par la communauté de
communes Auray - Quiberon terre atlantique pour améliorer son réseau d'ici 2024,
et un investissement de 60 millions d'euros
pourrait être débloqué à l'échelon régional
aﬁn d'accompagner cet effort.
Signe d'un certain fatalisme, l'idée de
mettre en place des bassins collectifs de
repli contre les contaminations du milieu
fait aussi son chemin.
Bertrand Tardiveau

Mortalités

L'Ifremer disculpée
La cour administrative d'appel de Nantes
a suivi le jugement du tribunal administratif de Rennes et rejeté la requête des
quatre ostréiculteurs bretons. Les plaignants reprochaient à l'Ifremer un défaut
de surveillance sanitaire des mollusques,
son absence de conseil en prophylaxie
sanitaire ou encore son manquement au
devoir d'information de la profession ostréicole. En réparation du préjudice économique subi lors des mortalités massives
de naissains d'huîtres de 2008 à 2012, ils
réclamaient à l'institut des sommes allant
de 478 000 à 618 000 euros
Après un premier jugement en leur
défaveur en mars 2019 et malgré les critiques du rapport d'expertise mandaté par
le tribunal administratif de Rennes, la cour
administrative d'appel de Nantes a donc
rejeté, le 12 juin, les requêtes des quatre
ostréiculteurs. Après plus de dix ans de
procédure, ces derniers ne semblent pas
vouloir en rester là et pourraient faire valoir leurs arguments auprès de la Cour de
justice de l'Union européenne.

Bertrand Tardiveau

M. L.-L.

Loïg Chesnais-Girard a réuni les responsables de la pêche,
de l'aquaculture, du mareyage et des infrastructures portuaires.

Algues

Symbiomer voit grand

réée en 2017, l'entreprise costarmoricaine Symbiomer spécialisée en
macro-algues de culture et de pêche
a vu arriver en janvier un nouvel actionnaire, Jean-Hubert Farman, doté d'« une
forte ambition de développement », rapporte
Alexis Bouvet, le fondateur. « Pendant trois
ans on a posé les bases de l'entreprise, l'idée
est maintenant de grossir avec les droits d'exploitation que l'on a déjà, explique-t-il. On
va investir sur la partie algues et sur la partie
transformation. On va acheter des fumoirs,
faire l'acquisition de trois nouvelles cages pour
équiper pleinement nos concessions et intégrer

de nouveaux locaux. » Deux à trois millions
d'euros seront nécessaires.
Une partie des ressources viendra du
fonds Breizh armor capital, comme cela
a été annoncé mi-juin. Ce fonds, créé par
le groupe Arkéa, Banque populaire grand
ouest - Crédit maritime et région Bretagne,
intervient à hauteur de 250 000 à
1 000 000 euros.
Symbiomer dispose aujourd'hui de trois
hectares de concessions dans l'estuaire du
Trieux et fait travailler huit personnes. « On
prévoit une bonne quinzaine de recrutements. »
Marion Larronde-Larretche

Algoculture : quatorze
entreprises en France. Le
recensement de la pisciculture, de la
culture d'algues et de cyanobactéries
publié début juin montre que la France
comptait, en 2018, 565 entreprises
piscicoles produisant 43 000 tonnes
pour un chiffre d'affaires de 209 millions
d'euros. Quatorze entreprises ont par
ailleurs cultivé 125 tonnes d'algues
(poids vif) pour une valeur de 1,3 million
d'euros, dont 68 tonnes de wakamé
et 45 tonnes de Saccharina latissima.
80 tonnes de ces macro-algues ont été
destinées à l'alimentation humaine ou
animale et 41 tonnes aux secteurs de la
cosmétique ou pharmaceutique.
Énim : Ronan Le Saout nommé
directeur adjoint. Diplômé de l'école
d'administration des Affaires maritimes
en 1996, Ronan Le Saout a été nommé
directeur adjoint de l'Établissement
national des invalides de la Marine
(Énim). Il était depuis 2015 directeur
départemental adjoint délégué mer et
littoral de la DDTM de la Gironde.

Cultures marines n°338 Juillet-août 2020

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Cultures Marines n°338

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