Cultures Marines n°338 - 7

ACTUALITÉS 7
Coronavirus

Le panel d'aides se précise

es entreprises ostréicoles ont souffert de la crise du coronavirus, arrivée
dans les traces encore fraîches de la
crise du norovirus. « On a pris cher depuis six
mois, résume Philippe Le Gal, président du
Comité national de la conchyliculture. C'est
normal qu'il y ait un dispositif mis en place pour
aider la ﬁlière. » Un dispositif qui se décline
Les entreprises
en différentes mesures, comme une boîte
qui ont le
à outils dans laquelle viendront piocher
plus perdu
bénéﬁcieront
les exploitants en fonction des pertes ende davantage
caissées et donc des besoins à venir. Côté
d'aides.
Feamp, les aides de la mesure 55 seront
bien calculées sur le principe d'une subvention de 50 % sur 75 % des pertes. pour les heures non travaillées jusqu'en
« C'est acté », conﬁrme Philippe Le Gal.
septembre. Le fonds de solidarité resteSur le plan national, la ﬁrait par ailleurs accessible aux
LE FONDS
lière conchylicole a été instructures de moins de vingt
tégrée à la liste des secteurs DE SOLIDARITÉ salariés réalisant un chiffre
fortement touchés par la ACCESSIBLE
d'affaires inférieur à deux
crise du Covid-19 et doit faire SOUS
millions d'euros jusqu'à la
l'objet d'un soutien renforcé CONDITIONS
ﬁn de l'année 2020, avec des
par l'État. Le gouvernement JUSQU'À LA FIN aides pouvant aller jusqu'à
propose que les entreprises DE L'ANNÉE.
10 000 euros.
ayant subi au moins 80 %
Les TPE et PME de ces secde pertes de chiffre d'affaires durant teurs qui pourront justiﬁer d'une baisse
la période de conﬁnement continuent de chiffre d'affaires de 80 % entre le
de bénéﬁcier d'une prise en charge à 15 mars et le 15 mai par rapport à l'an100 % de l'indemnité d'activité partielle née précédente doivent aussi bénéﬁcier

›

Phycotoxines

La surveillance interrompue

lors que le printemps est la période
idéale pour des efﬂorescences de
phycotoxines et l'arrivée de juvéniles, les mesures de conﬁnement ont
interrompu les sorties en mer de l'Ifremer. Un coup d'arrêt pour le programme
Réphytox qui surveille la présence de
toxines dans les coquillages. « C'est un
enjeu de santé humaine », souligne Franck
Jacqueline, délégué CGT au sein de l'Ifremer. Un enjeu d'autant plus important
qu'il permet aux professionnels d'anticiper
l'arrivée de toxines repérées en mer et de
mettre à l'abri leur production.
Les premières sorties ont pu reprendre
début juin. « C'est tard, très tard, déplore
Franck Jacqueline. On aurait pu faire avancer les choses dès le 11 mai. » Faute de pouvoir sortir les bateaux, la distance d'un
mètre étant difﬁcile à respecter, le réseau Réphytox a continué de fonctionner

mais avec des prélèvements effectués sur
l'estran, depuis les quais des ports... « Le
conﬁnement aurait eu lieu cet hiver, ça aurait
eu moins de conséquences car c'est la basse
saison », souligne le scientiﬁque basé à
Port-en-Bessin, en Normandie.
MODE DÉGRADÉ
Les interdictions de sortie ont concerné
l'ensemble des activités de l'Ifremer. « Les
missions de service public que nous assurons
comme Mytilobs que je coordonne sont encore en mode dégradé, explique Julien
Normand, ingénieur de recherche à l'Ifremer. Nous évaluons les stocks et la croissance
des moules, des collègues font de même avec
les autres espèces. L'enjeu se situe à moyen
terme car ces données servent de base pour
négocier des indemnités en cas de perte, par
exemple. »
Julie Lallouët-Geffroy

Hélène Scheffer

d'une exonération des cotisations sociales. Et elles pourraient également se
voir exonérées des redevances d'occupation du domaine public pour une durée
de trois mois à compter du 12 mars.
Ne reste plus qu'à valider ces mesures
d'un point de vue législatif. Le dispositif
doit encore être entériné par la loi de ﬁnances rectiﬁcative qui a été déposée à
l'Assemblée nationale le 10 juin. « Nous
restons en relation avec les députés pour qu'ils
nous aident à faire bouger les lignes, reprend
Philippe Le Gal. Car ce sont eux, avec les sénateurs, qui font les règles. »
Marion Larronde-Larretche

Le domaine sous-marin de la
France s'agrandit. La France a
été autorisée à étendre son plateau
continental au large des îles de La
Réunion et de Saint-Paul et Amsterdam.
Elle gagne ainsi 151 323 km2, ce qui porte
son plateau continental à 730 000 km2.
D'autres extensions sont encore à l'étude
pour une surface de 500 000 km2. La
zone économique exclusive française et
les eaux sous souveraineté couvrent par
ailleurs 10,2 millions de km2.
Covid-19 : le service social
maritime très sollicité. Près de
3 000 demandes ont été enregistrées
par le service social maritime
(SSM) pendant les deux mois de
conﬁnement, dont 5 % provenant
de conchyliculteurs. Les sollicitations
touchaient principalement au domaine
ﬁnancier (43 % du total), à la santé
(25 %) et à l'emploi (16 %). Plus d'un
demandeur sur cinq était jusqu'ici
inconnu du SSM.
Cultures marines n°338 Juillet-août 2020

Mep_Rouge.indd 7

26/06/2020 17:11

Cultures Marines n°338

Table des matières de la publication Cultures Marines n°338