Cultures marines n°339 - 23

ENVIRONNEMENT 23
Pollutions

Une hausse des rejets au large

LICITES
Ainsi, en 2018, les pollutions étaient situées assez près de la côte alors qu'en
2019, les trois quarts des observations ont
été faites au-delà des eaux territoriales
françaises. Les Affaires maritimes notent
par ailleurs que « la quasi-totalité des rejets
volontaires s'avèrent être licites puisqu'effec-

Marine nationale

'année 2019 a été marquée en termes
de pollution maritime par le naufrage du navire de commerce Grande
America dans le golfe de Gascogne. Cet
événement mis à part, l'année a aussi été
caractérisée par une augmentation de
23 % du nombre de pollutions conﬁrmées
par rapport à 2018.
Le rapport 2019 de la surveillance des
pollutions en mer publié en juillet par la
direction des Affaires maritimes indique
que cette hausse est en partie liée à un
accroissement des signalements satellitaires. Il précise aussi qu'un tiers de ces
pollutions (53) ont pu être reliées à un
navire et que 30 semblaient accidentelles
alors que 17 ont été considérées comme
volontaires. Le rapport rappelle à cet égard
que tout rejet en mer n'est pas illicite, les
modalités de rejets par les navires sont en
effet encadrées selon la catégorie de produit et la zone géographique.

Le Grande America a fait naufrage en mars 2019
à 330 km au large de La Rochelle.

tués dans le respect des normes internationales
et le nombre de ﬂagrants délits demeure à
un très faible niveau ». Alors que plusieurs
dizaines de navires étaient pris chaque
année en ﬂagrant délit de rejet illicite et
faisaient l'objet de poursuites judiciaires
au début des années 2000, on dénombre
moins de cinq cas par an depuis plus de
dix ans et cela devient même exceptionnel depuis cinq ans.
Les centres régionaux opérationnels de

Fish & Click

Recenser les engins de pêche perdus

ilet, cordage, gants ? Plastique ﬁn,
épais ? Transparent, en couleur ? Il ne
faut que quelques minutes aux professionnels, plaisanciers, plongeurs ou promeneurs pour remplir le questionnaire - sur le
site ﬁshandclick.ifremer.fr ou via l'application Fish & Click - et aider l'Ifremer à recenser les engins de pêche perdus en mer ou
sur le littoral normand et breton. Une fois
la géolocalisation précisée, éventuellement
quelques photos de la trouvaille, et le tour
est joué.
Laetitia Miquerol, chargée de mission du
programme Fish & Click à l'Ifremer, afﬁrme
dans un communiqué de presse que les
engins de pêche représentaient, en 2018,
« 27 % des déchets marins plastique retrouvés
sur les plages européennes. En mer, ils sont à
l'origine de ce qu'on appelle la pêche fantôme

et continuent à piéger des animaux marins alors
qu'ils sont perdus ou abandonnés ». Ce plastique
se dégrade par ailleurs en microplastiques
qui peuvent être ingérés par les animaux
marins et affecter « la santé de l'ensemble de
la chaîne alimentaire dans l'océan », poursuit la
scientiﬁque.
EXPOSITION
Cet effort de science participative, qui
fait partie du programme Indigo, doit
permettre aux chercheurs d'établir une
cartographie pour connaître la répartition de la pollution et dresser un premier état des lieux en Bretagne et en
Normandie. À l'issue du projet, les meilleures photos seront imprimées en grand
format et feront l'objet d'une exposition.
M. L.-L.

surveillance et de sauvetage précisent que
les 237 pollutions conﬁrmées en 2019
(celles liées au Grande America inclues)
se répartissent ainsi pour les eaux métropolitaines : 120 sur la façade Atlantique,
76 en mer Méditerranée et 22 en Manche
- mer du Nord. 73 % sont des pollutions
par hydrocarbures, 11 % des substances
liquides nocives et 3 % des rejets d'eaux
usées.
Marion Larronde-Larretche

La coûteuse élévation du niveau
marin. Le niveau des mers augmente
chaque année en moyenne de 3 mm.
Un article publié ﬁn juillet dans la revue
scientiﬁque Nature a évalué les pertes
économiques de cette montée des
eaux à plus de 12 000 milliards d'euros.
Le Journal de l'environnement explique
que les chercheurs se sont appuyés sur
un réchauffement probable de 2,8 à
4,8 °C d'ici 2100 par rapport à 1860 et
que 800 000 km2 de côtes seront alors
menacées d'inondation.
Eaux de baignade : 2 % des sites
de qualité insuffisante. La direction
générale de la Santé a publié ﬁn juillet
le bilan annuel de la qualité des eaux de
baignade en France. 93 % des sites ont
ainsi été classés de bonne ou d'excellente
qualité en 2019. 2,4 % des sites étaient
jugés de qualité insufﬁsante en 2017
contre 1,8 % en 2018 et 2,1 % en 2019.
Cultures marines n°339 Septembre 2020

01-25-MEP ROUGE ok.indd 23

25/08/2020 17:10

http://fishandclick.ifremer.fr

Cultures marines n°339

Table des matières de la publication Cultures marines n°339