Cultures marines n°340 - 22

22 ENVIRONNEMENT
Eaux de baignade

Une plainte déposée

Microplastiques : le puissant
lobbying de l'industrie chimique.
L'agence européenne des produits
chimiques a proposé l'année dernière
d'interdire les microplastiques ajoutés
aux cosmétiques, peintures, pesticides
ou détergents par exemple. Mais c'était
sans compter sur le lobbying de l'industrie
chimique. « Leur pression a payé », estime
le Bureau européen de l'environnement,
qui regroupe plus de 160 associations
œuvrant pour la protection de
l'environnement. Et la proposition
initiale de l'agence européenne a été
« considérablement affaiblie », selon
l'organisation environnementale. De
« nombreux » secteurs ont notamment été
exclus du périmètre de l'interdiction, tout
comme les nanoplastiques, et les délais
pour se mettre en conformité ont été
grandement rallongés.

Marion Larronde-Larretche

PLUIE
« L'astuce pour l'État consiste à considérer la
pluie comme un facteur de pollution et à accepter la fermeture des plages concernées comme
une pollution à court terme, reprend l'association. Or, il ne pleut pas des bactéries et la
pluie en pays d'Iroise n'est pas une situation
que l'on peut qualiﬁer d'anormale. » Ainsi, la

plage « très fréquentée » de Penfoul, dans le
Finistère, aurait été fermée 36 % du temps
de la période estivale entre 2015 et 2017.
Eaux et rivières condamne le manque
d'actions de l'État pour résorber les causes
de pollution : « La mesure principale actuellement mise en œuvre sur le terrain est la fermeture préventive des plages. » Et une plainte
a été déposée auprès de la Commission
européenne. « Les collectivités en charge de
la gestion des eaux de baignade ne sont pas
armées pour obliger les activités polluantes
à limiter les aspersions de bactéries fécales en
amont des sites de baignade », insiste l'association en précisant que ces pratiques « dépassent largement le simple cas de la pointe de
la Bretagne ».

n considérant les phénomènes de pluie
comme des causes de pollution, l'État
français détourne la réglementation européenne » qui impose de réduire et éliminer
les sources de pollution, estime l'association
Eaux et rivières de Bretagne. Car ofﬁciellement la qualité des eaux de baignade s'améliore. Mais sur le terrain, l'ONG constate
« un taux élevé de fermetures préventives ».

Eaux et rivières de Bretagne dénonce le manque d'actions de l'État
pour résorber les causes de pollution des eaux de baignade.

Affichage environnemental

Un appel à projets

es consommateurs sont-ils sensibles
au bilan environnemental des produits qu'ils avalent ? Un afﬁchage environnemental est-il susceptible d'orienter
leurs achats ? Est-il possible de les guider
vers des modes de production plus respectueux de l'environnement ? C'est
pour tenter de répondre à ces questions
que le gouvernement a lancé une expérimentation de plusieurs mois. Différents
dispositifs seront éprouvés au travers
d'un appel à candidatures qui se clôturera
mi-mars 2021.
L'afﬁchage poursuit deux objectifs : in-

tégrer la dimension environnementale
dans les arbitrages et choix alimentaires
des consommateurs et leur signaler les
actions engagées par les entreprises et
les ﬁlières pour réduire leurs impacts environnementaux. Les structures privées et
publiques sont invitées à participer à cet
appel à projets à travers les entreprises
du secteur agricole et agroalimentaire, les
distributeurs, les acteurs de la restauration collective, les acteurs du numérique,
les équipes de recherche ou encore les
associations.
M. L.-L.

Un mois de juillet
exceptionnellement chaud.
Juillet 2020 a été le troisième mois le
plus chaud jamais enregistré à l'échelle
de la planète, derrière juillet 2016 et
juillet 2019, avec des températures de
l'air supérieures de 0,5 °C à la moyenne
de 1981-2010, indique le programme
d'observation de la Terre de l'Union
européenne, Copernicus.
La banquise fond plus vite que
prévu. Les modèles climatiques
d'aujourd'hui n'ont pas encore intégré
la forte hausse des températures qui
s'est produite au cours des quarante
dernières années. Résultat, la banquise
de la mer arctique fond plus rapidement
qu'on ne le pensait jusqu'ici, afﬁrment
des scientiﬁques de l'université de
Copenhague dans un article publié au
sein de la revue Nature Climate Change.
Par ailleurs, les modèles prévoyaient
que les températures de l'Arctique
augmenteraient lentement et de manière
stable. Mais l'analyse des chercheurs
montre que ces changements progressent
à un rythme beaucoup plus rapide que
prévu.

Cultures marines n°340 Octobre 2020

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Cultures marines n°340

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