Cultures marines n°340 - 8

8 ACTUALITÉSbretagne nord
Dégustation

Recours gracieux à Arcachon contre le nouvel arrêté

e nouvel arrêté préfectoral pour encadrer l'activité de dégustation d'huîtres
sur le domaine public maritime en
Gironde, signé par Fabienne Buccio, préfète du département, le 3 septembre et
dont l'entrée en vigueur est prévue au
1er janvier, fait l'objet d'un recours gracieux
de la part du comité régional de la conchyliculture d'Arcachon - Aquitaine (CRC). La
décision a été prise suite à une assemblée
générale extraordinaire de l'interprofession, le 11 septembre. Les professionnels
espèrent ainsi relancer la discussion sur le
texte avec les services de l'État. Dans le cas
contraire, le CRC prévoit de déposer un référé auprès du tribunal administratif.
Parmi les points que les ostréiculteurs

veulent renégocier ﬁgure en premier tation ne serait désormais autorisé qu'en cas de
l'obligation de retremper les huîtres. Avec fermeture sanitaire. Il faut plus de souplesse. »
le nouvel arrêté, seuls sont autorisés à la
La profession qui attendait de l'arrêté
dégustation les coquillages qui ont sé- un cadre ﬁscal et social clair pour la déjourné au moins six semaines sur un parc gustation n'y trouve, par ailleurs, pas son
girondin de l'exploitant.
compte. « L'article 16 où il
« Vu de l'extérieur cela peut
est dit que cette activité ne
IL FAUT
avoir l'air vertueux. Quand on LAISSER AUX
préjuge pas de l'afﬁliation soconnaît la réalité, il faut laisser OSTRÉICULTEURS
ciale des salariés ouvre la porte
aux ostréiculteurs une capaci- UNE CAPACITÉ
aux contentieux, soulève
té d'adaptation », explique D'ADAPTATION. »
Thierry Lafon. L'Urssaf pourThierry Lafon.
rait avoir des velléités alors que
Le président du CRC pointe les morta- le Code rural indique que les employés comme
lités subies cet été par les professionnels les entrepreneurs en ostréiculture sont soit à la
arcachonnais sur les huîtres marchandes. MSA, soit à l'Énim. Qu'ils soient serveurs ou
« On est entre 40 et 80 % pour les triploïdes. pas. »
Or, l'achat d'huîtres pour la revente à la dégusLe seul point à faire, semble-t-il, consensus est la règle du 51/49. Le chiffre
d'affaires issu de la dégustation doit provenir au minimum à 51 % des ventes
d'huîtres du producteur et au maximum à
49 % des produits annexes comme les crevettes ou le vin. « Cela donne un élément de
référence mais il serait cohérent d'englober dans
le 51 % tous les produits aquacoles de l'exploitation », souligne le président du CRC très
remonté contre les modalités d'attribution
de la nouvelle autorisation dont doivent se
munir les ostréiculteurs pour pratiquer la
dégustation. « Indiquer que la demande sera
considérée comme refusée en cas de non-réponse de l'administration dans un délai de
quatre mois, c'est de la provocation. »

Loïc Fabrègues

Loïc Fabrègues
Pour Thierry Lafon, le président du CRC,
le nouvel arrêté « n'est pas abouti ».

Plan de relance

650 millions pour la mer

e ministère de la Mer a annoncé
le 3 septembre que 650 millions
d'euros pourront être mobilisés
pour le secteur maritime dans le plan de
relance d'un budget global de 100 milliards d'euros. Au sein de cette enveloppe, 50 millions d'euros seront attribués aux filières pêche et aquaculture
d'ici à 2022 pour « renforcer la sécurité
alimentaire des Français, en préservant les
ressources » et développer des « modèles

durables d'aquaculture » mais aussi voir
émerger un modèle plus durable pour
la pêche.

Le plan de relance soutiendra les
projets novateurs, particulièrement
ceux en lien avec l'environnement
et qui ne sont pas déjà financés par
le Feamp. « Le chaland électrique, les
poches biosourcées, il y a plein de choses
intéressantes à faire », souligne Philippe
Le Gal, président du Comité national

de la conchyliculture. Le navire de nettoyage du CRC d'Arcachon pourrait
par exemple s'inscrire dans ce plan.
Le ministère recensera les projets
prioritaires « permettant une relance
maritime inclusive et décarbonée » et dévoilera les programmes retenus lors
du prochain Comité interministériel
de la mer qui devrait se tenir au quatrième trimestre 2020.
Marion Larronde-Larretche

Cultures marines n°340 Octobre 2020

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