Cultures Marines n°341 - 9

ACTUALITÉS

Algues

Algolesko consolide sa production
Espérant doubler ses volumes pour atteindre l'équilibre ﬁnancier l'an prochain,
la société compte une dizaine de salariés et
vise cette année un chiffre d'affaires d'environ 600 000 euros.
BATAILLE JURIDIQUE

Après un démarrage difﬁcile et une recapitalisation conduite en 2017, ces nouvelles
ambitions d'Algolesko ont été raffermies l'an
dernier par le rachat d'Aléor avec ses capacités d'écloserie, de séchage et ses 20 hectares
de concessions dans l'embouchure du Trieux
(Côtes-d'Armor). Après avoir remporté en
2018 une longue bataille judiciaire pour
pouvoir exploiter 200 hectares au large de
Moëlan-sur-Mer (Finistère sud), Algolesko
travaille désormais à la mise en culture d'une
moitié des surfaces qui lui ont été concédées.
Essentiellement composée de kombu
(Saccharina latissima), mais aussi de wakamé
(Alaria esculenta et Undaria pinnatiﬁda), cette
production est valorisée auprès de plusieurs
grossistes et transformateurs dans le sec-

Bertrand Tardiveau

isant à développer la culture de
macro-algues depuis sa création
en 2013, Algolesko a obtenu début
octobre une levée de fonds de 1,2 million d'euros. C'est un gage d'avenir pour
Philippe Legorjus, président fondateur
de l'entreprise qui espère atteindre une
production de quelque 500 tonnes d'ici
2022. « Nous avons cette année stabilisé notre
production aux alentours des 100 tonnes pour
la deuxième année consécutive », se félicite
Timothée Serraz, principal dirigeant opérationnel d'Algolesko.
Sur ses 150 hectares de concessions à
Lesconil (Finistère sud), Algolesko déploie
environ 30 km de ﬁlières entre quelque
400 corps-morts immergés par 15 à
20 mètres de fond sur une zone classée
Natura 2000. « Dans cet environnement extensif parfois difﬁcile, nous avons beaucoup fait
évoluer nos structures et assemblages de textiles.
Notre principal déﬁ reste de cultiver et de récolter
des algues avec une qualité et une quantité
constantes », reprend Timothée Serraz.

Timothée Serraz veut développer
les débouchés sur le marché du frais salé.

teur alimentaire, mais aussi dans l'industrie
cosmétique, grâce notamment à un conditionnement surgelé IQF assuré auprès de
l'entreprise Dujardin à Carhaix. « C'est surtout
sur le marché du frais salé que nous souhaitons
nous développer, à l'image de ce qui est proposé
au Japon », souligne Timothée Serraz.
Bertrand Tardiveau

Santé

Les accidents surviennent surtout à quai

fessionnelles les plus fréquentes », notent les
médecins. Ils sont la conséquence de « l'hypersollicitation des articulations » à l'occasion
de gestes répétés.
Pour les accidents dans les professions
maritimes, l'aquaculture en mer est la ﬁlière

Hélène Scheffer

e dernier rapport du service de santé
des gens de mer fait le point sur l'accidentologie et les maladies professionnelles dans les métiers de la mer en 2018.
Comme à terre, les troubles musculo-squelettiques (TMS) « restent les pathologies pro-

Port de charges lourdes et gestes répétitifs participent au risque
de troubles musculo-squelettiques en conchyliculture.

la moins impactée. Synthétisant les données
des cinq grands secteurs - cultures marines,
pêche, commerce, services portuaires, plaisance professionnelle -, les médecins ont
calculé l'indice de fréquence des accidents
au travail. Soit le nombre d'accidents ramené à 1 000 marins, corrélé avec le nombre
d'heures de travail. Les cultures marines
afﬁchent l'indice le plus bas des métiers de
la mer : 28, contre 30 pour le yachting ou
73 pour la pêche. Il est même plus bas que
celui de l'ensemble des métiers terrestres
(34,5).
En conchyliculture, la majorité des accidents a lieu à quai. Sur le corps, les membres
supérieurs sont les plus touchés (49 %) puis
les membres inférieurs (27 %). Dos (15 %),
tête, cou, colonne vertébrale (9 %) peuvent
aussi être impactés, mais très peu le torse et
les organes. Les raisons des accidents sont
le plus souvent des entorses ou des foulures
(31 %), des plaies et blessures superﬁcielles
(31 %), des fractures osseuses (13 %), des
chocs (10 %) voire des commotions ou
traumatismes internes (6 %).
Hélène Scheffer
Cultures marines n°341 Novembre 2020

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