Cultures marines n342 - 16

16 RÉGIONS

arcachon - aquitaine

Label

Calamités agricoles

Une première certiﬁcation bio

La dessalure conﬁrmée

La station de l'Ifremer d'Arcachon a étudié l'épisode climatique qu'a connu le
bassin en mai dernier. Après des pluies
diluviennes, les ostréiculteurs ont constaté des mortalités importantes dans leurs
stocks d'huîtres et demandé le déclenchement du dispositif des calamités agricoles. Selon la sonde dont dispose l'Ifremer au nord de la pointe du Tès, les précipitations ont été « extrêmement brutales
et importantes du 9 au 11 mai », rapporte
Isabelle Auby, scientiﬁque à l'Ifremer.
Elles ont bien entraîné une dessalure exceptionnelle des eaux du bassin.
« On a des valeurs minimales de salinité au
Tès à 10 alors que d'ordinaire on se situe entre
25 et 30. On n'a jamais vu cela sur notre série
de données depuis 1988 », poursuit la chercheuse. En s'appuyant sur les relevés de la
direction régionale de l'environnement,
de l'aménagement et du logement, la station de l'Ifremer a constaté notamment
que le débit de la Leyre qui se jette dans le
bassin d'Arcachon est passé de 50 m3/seconde le 10 mai à 200 m3/seconde le 12
et jusqu'au 14 mai. La commission départementale des calamités agricoles devait
se réunir le 26 novembre.
L. F.

e bassin d'Arcachon a sa première pro- duits bio des autres que ce soit sur leurs
duction d'huîtres labellisée agriculture parcs ou dans le bassin dégorgeoir à la
biologique (AB). Anne Marquet et cabane et mettre en place une traçabilité
Nicolas Goderel, à la tête de l'entreprise depuis le naissain jusqu'à la marchande.
Les huîtres Margo, en sont à l'origine.
« Il faut tout bien noter », appuie Anne
Le couple de trentenaire aime bien in- Marquet. Le plus simple pour l'entreprise a
nover. « On a aussi été les premiers à bénéﬁ- été de se conformer à l'exigence première
cier d'un contrat d'entraide », indique Anne du label qui interdit les huîtres triploïdes
Marquet. Un dispositif qui leur a mis le sous le logo vert. C'est pour cela, du reste,
pied à l'étrier. « On avait les parcs et le bateau qu'elle y a adhéré. « Pas de triplo chez nous
mais pas de cabane ni d'agrément sanitaire. et du naissain issu de notre captage », insiste
Le contrat d'entraide nous a permis d'emballer l'ostréicultrice.
chez Agnès et Hervé Pontet, aux Jacquets, et de
vendre nos huîtres avec leur numéro d'agrément GAMME TRADITION
mais avec notre nom sur l'étiquette des bour- Comme le label autorise les huîtres diriches », explique l'ostréicultrice. Un temps ploïdes produites avec du naissain d'écloserie, ils ont adhéré à l'asmis à proﬁt pour s'installer
AB ET
sociation à Ostréiculteur
dans leur propre atelier tout
OSTRÉICULTEUR traditionnel où le naissain né
en se créant leur clientèle.
en mer est une exigence. Ils se
Implanté depuis juil- TRADITIONNEL,
préparent aussi à entrer dans
let 2019 sur le port de La LE COUPLE
la gamme Tradition portée
Teste-de-Buch, le couple a ADHÈRE AUX
par le comité régional de la
mis à peu près trois ans pour DEUX.
conchyliculture et dont le caobtenir la certiﬁcation bio.
« C'est lourd administrativement. Au tout début, hier des charges repose sur une huître née
il y a beaucoup de papiers à remplir. Après, ça se mais aussi élevée dans le bassin d'Arcachon.
« L'objectif est de valoriser notre travail,
cale », raconte Anne Marquet. Il y a eu aussi
les audits. Trois ont été menés par l'orga- explique Anne Marquet. Le choix du label
nisme certiﬁcateur avant la délivrance du AB vient du fait qu'il est le plus connu par les
label. Le règlement européen AB impose, consommateurs. » Le couple qui vend en dipar ailleurs, une période de conversion de rect sur Toulouse et à la cabane n'a pas, en
trois mois pour les parcs durant laquelle revanche, augmenté son prix de vente avec
l'ostréiculteur doit se mettre en conformité le label. Pour l'ostréicultrice, « il n'y avait pas
de raison de faire payer la labellisation ».
avec les règles de production bio.
Loïc Fabrègues
Il a fallu au couple bien séparer les pro-

›

Anne Marquet peut afﬁcher le logo AB
depuis le mois d'octobre sur ses pics prix
utilisés sur les marchés toulousains.

Changement à la direction
du CRC. Le comité régional de la
conchyliculture devrait avoir un nouveau
directeur à partir du mois de janvier.
Véronique Gelak, en poste depuis
novembre 2019, quitte la structure.
« C'est une rupture consentie des deux côtés »,
indique Thierry Lafon, le président du
CRC. Elle doit être remplacée au début
de la nouvelle année par Matthieu
Cabaussel qui travaille au parc naturel
marin du bassin d'Arcachon.

Loïc Fabrègues

Le palmarès des croissances. Le
Creaa vient d'éditer son bilan saisonnier
pour la croissance des huîtres dans le
bassin. « Après un printemps prometteur, l'été
a été tout aussi favorable à la prise de poids
des huîtres pour les trois classes d'âges »,
indique-t-il avant de dresser un palmarès
des sites. Arguin et Le Pelourdey en
trustent les deux premières places pour
le 18 mois et la marchande. Le Pelourdey
et le Grand banc emportent la mise pour
le naissain.
Cultures marines n°342 Décembre 2020 - janvier 2021

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