Cultures marines n342 - 17

méditerranée

RÉGIONS 17

Dinophysis

Coopaport

Des fermetures par précaution

Renouveler les tables

Hélène Scheffer

David Murcia utilise
un forage pour
alimenter ses bassins,
un outil pour détoxiﬁer
les coquillages.

es conditions météo ont dû être particulièrement favorables pour les
microplanctons pendant l'automne.
Entre mi-octobre et mi-novembre, les cellules d'Alexandrium, de Pseudo-nitzschia et de
Dinophysis se sont développées le long du
littoral languedocien, en Paca et en Corse.
Heureusement les seuils d'alerte sanitaire
n'ont pas été atteints, mais Dinophysis a
encore une fois déclenché l'alerte chez les
parqueurs de Leucate.
La vente des coquillages a été suspendue une semaine, à partir du
13 novembre. « L'administration nous a
fermés en suivant le principe de précaution, souffle David Murcia, le président
du port audois. La vente des moules a été
suspendue car le coquillage sert de référence,
mais, malgré nos demandes, aucun test distinct
n'est pratiqué sur les huîtres. Cela fait deux
automnes que nous fermons, juste parce que la
DGAL ne veut pas faire les tests. »
TESTS DISTINCTS

Il y a un an, la préfecture de l'Aude avait
interdit la commercialisation des huîtres
du 8 au 14 novembre. « On a passé plusieurs
heures en réunion l'an dernier avec les services
de l'État pour demander la validation de ces
tests distincts sur les huîtres, et nous pensions
que c'était acquis, rappelle David Murcia.

Cette année encore, alors que j'ai relancé l'administration en octobre pour réclamer ces analyses, la fermeture est intervenue à peine trois
semaines plus tard. C'est pénalisant. Même si
pendant cette période les dégustations ont été
fermées à cause du Covid-19, la vente, notamment celle qui était maintenue en demi-gros
et dans les supermarchés, subit une perte
d'image. »
PROTOCOLE

Les professionnels de Leucate espèrent
toujours la validation du protocole local
de détoxiﬁcation. Leurs bâtiments sont
équipés de forages qui plongent entre
10 et 15 m de profondeur dans la couche
sablonneuse. « Nous avons démontré il y a
quelques années que, grâce à trois prélèvements
successifs analysés en laboratoire, la détoxiﬁcation avait bien lieu, avec une disparition des
cellules de Dinophysis, pointe le président.
Nous avons fait ce suivi avec nos moyens. Du
coup, la DGAL nous dit que ces tests ne peuvent
être validés car ils ne suivent pas le protocole
scientiﬁque exact, qui est bien plus cher. »
Les parqueurs audois espèrent donc
qu'une étude plus globale sur la détoxiﬁcation puisse être lancée. Une première
réunion nationale préliminaire a déjà eu
lieu en septembre.
Hélène Scheffer

Après le dépoussiérage du schéma des
structures, il y a quatre ans, c'est au tour des
structures d'élevage de se moderniser dans
le delta du Rhône. La coopérative de production des conchyliculteurs de Camargue,
la Coopaport, termine la modernisation de
105 tables conchylicoles.
Restera encore 42 tables à traiter, certaines étant très mal en point, près de l'effondrement. « L'enveloppe du Feamp n'a pas
été totalement utilisée, et nous avons réussi à
geler ce qu'il restait pour ﬁnancer cette dernière
tranche, se félicite Denis Manias, le président
de la Coopaport. Même si entre-temps, les tarifs ont légèrement augmenté, nous espérons ainsi
pouvoir repartir pour trente ans d'exploitation
avec des tables neuves. »
Seul souci : quelques concessionnaires ne
sont pas prêts à investir les 40 % restants
(environ 9 000 euros) pour moderniser
leur exploitation. « Les temps sont compliqués,
rappelle Denis Manias, et certains ont des difﬁcultés à générer de la trésorerie pour entretenir
leur travail. »
H. S.
Une sous-préfète chargée du
littoral. Emmanuelle Darmon est la
nouvelle sous-préfète chargée du littoral
de l'Hérault. Elle reprend le dossier « du
bassin de Thau et de ses problématiques
maritimes, conchyliculture, pêche, port, a-t-elle
précisé lors de sa prise de poste début
novembre. Je suis quelqu'un de très à l'écoute.
Ma conception du métier et de trouver des
solutions pour se parler et pour que tout le
monde sorte gagnant. Je vais m'assurer d'être
une facilitatrice dans l'avancée des dossiers. »
Un million. Un million d'euros, c'est
le montant de l'aide allouée par le
département de l'Hérault au plan de
relance conchylicole, abondé par ailleurs
par la région Occitanie et Sète agglopôle.
Le département avait dans un premier
temps annoncé débloquer 500 000 euros.
Des projets environnementaux et
conchylicoles. Deux dossiers lauréats
de l'appel à projets régional Littoral +
concernent la conchyliculture. La société
d'ingénierie Écocéan souhaite évaluer la
faisabilité et l'efﬁcacité de récifs artifciels
réalisés à partir de laitier d'aciérie et de
coquilles d'huîtres ; et Géocorail veut
tester la fabrication de récifs éco-conçus.

Cultures marines n°342 Décembre 2020 - janvier 2021

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Cultures marines n342

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