produits de la mer - Guide des Especes 2020 - 19

PAYS PARTENAIRES

ÉTATS-UNIS
" Complémentaires à l'offre française "

Il y a clairement une évolution. Les guerres
commerciales ne sont bonnes pour personne.
Elles réduisent la productivité des opérateurs et
accroissent le prix des produits pour les consommateurs. De plus, on voit aujourd'hui des entreprises qui préfèrent sous-traiter en Thaïlande ou
en Corée plutôt qu'en Chine où l'environnement réglementaire est très instable. Enfin, la
concurrence est vive avec les Norvégiens qui
bénéficient d'accords commerciaux très favorables avec la Chine. Il y a aussi des raisons plus
structurelles, telles que la hausse des salaires
chinois. Tout cela n'est pas sans conséquence
sur la compétitivité des produits américains en
Europe. Le marché européen représente 23 %
des exportations américaines, soit 1,2  milliard
de dollars.

PDM. En quoi l'offre américaine se singularise-t-elle sur le marché français ?
Stéphane Vrignaud. L'une de ses principales
caractéristiques est de ne pas entrer en concurrence avec les produits issus de la pêche française. Soit il s'agit d'espèces différentes, comme
le saumon ou le lieu par exemple  ; soit d'espèces pour lesquelles la production hexagonale
est insuffisante par rapport à la demande : c'est
le cas du homard.

Et en termes d'atouts spécifiques ?

T.N.

Les produits de la pêche américaine sont issus
d'une gestion fine, stricte et durable. Les captures se font au moyen d'engins respectueux
de l'environnement. La NOAA gère 479 stocks
par le biais de 46 plans de management et de
conservation. Leur gestion est décentralisée en
huit conseils régionaux où pêcheurs, scientifiques, régulateurs et ONG cohabitent pour le
bien commun. Pour le saumon, outre des quotas par bateaux très stricts, la pêche est assurée
par de petits fileyeurs, senneurs et quelques chalutiers artisanaux. Sur la côte Est, la pêche des
Saint-Jacques et des homards, très encadrée
également, est restée de type artisanal. Pour
le colin d'Alaska, même si nous sommes en
présence de navires-usines, la gestion des
pêcheries est très stricte. Aux États-Unis, le
non-respect des règles est passible de prison.

Volume (tonnes)

Valeur (M€)

Volume (tonnes)

800

144 200

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2,5

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4,0

3,4

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Source : FranceAgrimer, 2018

231 218

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40

900

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500 000

* équivalent chair

164

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400

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50

38

Valeur (M€)

1 500

3,9

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443

Sau

483

Source : NOAA, Fisheries of the US, 2018

1 000 000

15 000

Volume (tonnes)

60

57

600

534

... exportées par la France
vers les USA

Valeur (M€)

20 000

700

576

Propos recueillis par Bertrand GOBIN

... importées par la France
depuis les USA

1 500 000

611

Bien sûr, d'autant que l'UE semble prête à
engager des discussions très concrètes. Mais
il convient de replacer cela dans un contexte
plus global avec beaucoup d'autres questions en suspens  : l'impact du Ceta et celui
du Brexit. La perspective d'un no-deal entre le
Royaume-Uni et l'UE de plus en plus probable,
tant les discussions sur la pêche sont difficiles,
pourrait se répercuter sur le commerce entre
les États-Unis et le Royaume-Uni. Des négociations ont démarré en mai entre Londres et
Washington.

Les tensions commerciales sinoaméricaines impactent-elles les opérateurs
américains habitués à faire transformer
en Chine des produits ensuite réexpédiés
vers l'Europe ?

... produites
aux USA

Ho

Les 10 principales espèces...

Stéphane Vrignaud vante la gestion des pêches
« fine, stricte et durable » aux États-Unis.

La perspective de reprise des négociations
avec l'Union européenne, interrompues
avec l'arrivée de Trump, peut-elle changer
la donne pour les exportateurs américains ?

GUIDE DES ESPÈCES 2020 PDM

Source : FranceAgrimer, 2018

Stéphane Vrignaud,
représentant de l'Administration
nationale océanique et atmosphérique
(NOAA) américaine auprès
de l'Union européenne.

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