Produits de la mer - n°165 - septembre 2016 - 13

Actu ❘ INFOS & DÉCRYPTAGES La fraîcheur au menu de Léon E n lançant le fish and chips à base d'églefin frais, fileté et portionné par son partenaire Demarne, Léon de Bruxelles ne s'attendait pas à un tel succès. En moins d'un an, la référence génère déjà 6 % des ventes, soit 2 % de plus que les deux références de bœuf réunies, et 4,5 % de plus que le pavé de saumon, détrôné en un rien de temps. « En un an, nous avons vendu 72 tonnes d'églefin et pensons arriver d'ici peu à la centaine de tonnes »»,, chiffre Fabrice Gaudriot, directeur marketing de Léon de Bruxelles. Un succès qui n'impacte en rien les ventes de moules. Dans ses 78 restaurants de périphérie ou de centre-ville, 3 500 tonnes de coquillages noirs s'écoulent chaque année. « Il s'agit essentiellement de moules de pêche hollandaises. Nous avons été un peu refroidis par les animations autour des origines des moules, notamment françaises en saison, faute d'avoir des volumes respectant nos critères de qualité. Désormais, nos animations portent plutôt sur des recettes, à l'exception notable de la Pénestin » Pénestin ».. Très attendue par les clients de Léon, cette moule de bouchot est même autorisée à se faire attendre. Cette année, sa mise en place prévue initialement pour le 14 juillet ne s'est effectuée que le 3 août. Les volumes réservés presque avec un an d'avance ne peuvent transiger avec la qualité attendue. Léon de Bruxelles a patienté deux ans avant de communiquer sur sa stratégie « frais », le temps de construire ses filières d'approvisionnement sur les pommes de terre, le bœuf, le poisson... et de former ses équipes en cuisine tant sur les modes de cuisson que sur les fournisseurs : les serveurs doivent pouvoir raconter l'histoire des produits aux clients. C. A. En chiffres 78 restaurants en croissance de 4 à 6 par an, en périphérie ou centre-ville 116,70 M€ de chiffre d'affaires 1 500 salariés 3 500 t de moules fraîches DR Les moules fraîches ont fait son succès. Pour redonner de l'élan à son enseigne de restauration, Léon de Bruxelles décline la fraîcheur sur les frites mais aussi le poisson. de Bruxelles C'est avec une campagne d'affichage à base de frites fraîches, sur les bus, que Léon de Bruxelles fait connaître ses changements à ses clients. [ Les axes de diversification explorés ] ◗ Autour du fish & chips : Travailler différentes panures, textures et saveurs. Tester le lieu noir français lors d'animations, même si le nombre de fournisseurs est limité. Proposer une offre à emporter. ◗ Autour des frites fraîches : À valoriser avec d'autres produits que les moules, par exemple, des poissons grillés, en papillote, etc. Océalliance s'offre Alliomer Le plus gros mareyeur de France renforce son implantation sur le littoral breton, normand et nordique en rachetant Alliomer, la branche mareyage du groupe Pomona. S.L.R. Océalliance est présent sous 33 criées en France dont celle des Sables-d'Olonne. A vec Alliomer, Océalliance reprend les cinq sociétés suivantes : Coboma à Boulogne-sur-Mer, Marée du Cotentin, Pêcheries océanes à Saint-Malo, Viviers de Porsguen et Pêcheries de Cornouaille au Guilvinec. L'annonce début juillet n'a surpris personne car la cession faisait l'objet de négociations depuis de longs mois. Appuyé depuis 2011 par son actionnaire Perceva, Océalliance compte parmi les leaders européens de la marée avec 600 personnes et 25 ateliers répartis de Boulogne-sur-Mer à Saint-Jean-de-Luz. Le nouvel ensemble, dont le siège social est à Nantes, réalise un chiffre d'affaires consolidé de 220 millions d'euros. « Notre actionnaire nous accompagne aussi à travers un plan d'investissement pour optimiser la qualité et développer les outils, en particulier sur deux sites d'Alliomer » d'Alliomer »,, confie Fabrice Guyot, président du groupe. Son objectif est de dépasser les 250 millions d'euros au cours des cinq prochaines années, « notamment par une augmentation des volumes. L'ancrage plus fort en Bretagne nord et en Normandie permet de faire du direct bateau, on achète alors toute la pêche de certains côtiers. L'augmentation À savoir : Le groupe Océalliance est présent en Bretagne sud (Furic Marée), dans le sudouest (Foro Marée), dans le nord-ouest (Alliomer) et en Écosse (Angelbond). S'ajoutent deux pôles de distribution, l'un à Lormont (Gironde), l'autre à Rungis. du chiffre passe aussi par la transformation des produits. Leur valorisation va se poursuivre avec la cuisson et la surgélation. Nous allons accélérer en surgelé avec une unité plus importante ». L'expansion géographique d'Océalliance est symptomatique du mouvement de concentration de la marée en France avec l'émergence de groupes nationaux comme Vives Eaux, Mericq ou Alliance Marée. Constituées en réseaux et achetant sous les principales criées françaises et à l'import, ces entreprises structurées offrent à leurs clients la plus large gamme possible de produits de la mer. Bruno VAUDOUR PRODUITS DE LA MER N°165 SEPTEMBRE 2016 ❘ 13 ❘

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