Produits de la mer - n°165 - septembre 2016 - 48

Dossier ❘ MOULES Les alternatives viennent de plus en plus du nord P Interrogée mi-juin, Ineke Nijssen, directrice commerciale de Krijn Verwijs, apportait des réponses comparables, comparables, « La moule de Hollande peut se substituer à la Barfleur. Mais pour le moment, nous n'avons pas de demandes supplémentaires de nos clients distributeurs. » Cela dit, la moule de fond n'était commercialisable que mi-juillet, en fonction de son taux de chair. Il en sera peut-être de même pour la moule d'Allemagne car en l'absence d'unité de conditionnement sur place, elle est emballée aux Pays-Bas ou en France. Mais sa production est restée très faible ces 9 dernières années. En Irlande, où Krijn Verwijs dispose aussi de parcs, la moule de fond, commercialisable d'octobre à avril, peut quant à elle constituer une bonne alternative à la bouchot. Le mytiliculteur est moins catégorique sur la moule de corde, présente de décembre à avril, dont le taux de chair varie selon les années. Autant de produits emballés aux Pays-Bas, ou, pour les autres producteurs, expédiés bruts en France, pour des raisons logistiques. Quant au Danemark, qui vend généralement courant mars-avril voire mai, « il pourrait peut-être commencer en novembre-décembre cette année », avance Olivier Camelot. « Mais Mais du fait des frais logistique, il peine à concurrencer les Pays-Bas.» Et d'importants volumes restent destinés au secteur de la conserverie ou à la transformation en chair de moule. Même si ces productions ont diminué aux Pays-Bas du fait de la montée en qualité des moules. ■ B.V. ar le passé, chaque pays restait fidèle à ses habitudes de consommation : moules de bouchot en France, moules de Zélande en Belgique. Les acheteurs n'auraient jamais opéré de substitution. Avec l'internationalisation, les choses évoluent », note Olivier Camelot, directeur commercial de Delta Mossel, aux Pays-Bas. « Cette année, de nouveaux clients pourraient se tourner vers nous. » Et ce, dès le mois de juin. La production hollandaise de moules de corde, bien que minime, permet d'anticiper le démarrage de la saison de la moule de fond, début juillet. Mais à quel prix ? « Nos prix rendus Boulogne-sur-Mer ou Rungis intègrent le coût logistique, soit 5 à 10 % du prix du produit », répond Delta Mossel. Au-delà, le transport est bien sûr à la charge de l'importateur. Pour le reste, le prix en criée peut varier de 1 à 5 selon le taux de chair, les calibres et les quantités disponibles sur les parcs. « Nous sommes un important mytiliculteur, comme 5 des 7 entreprises de négoce néerlandaises. Mais toutes les moules doivent obligatoirement passer en criée », précise Olivier Camelot. ❘ 48 ❘ PRODUITS DE LA MER N°165 SEPTEMBRE 2016 Conditionnement de moules chez Premier aux Pays-Bas. MÉDITHAU INVESTIT L'AVENIR DR Face à la pénurie de moules françaises, les Pays-Bas, l'Irlande, et dans une moindre mesure, l'Allemagne, peuvent offrir des alternatives. Tout dépend des saisons. Le nouveau site de Médithau à Frontignan permettra d'accroître les volumes de moules commercialisées, tout en libérant de l'espace à Marseillan pour développer l'activité huîtres. D epuis les mortalités, les acheteurs se tournent vers nous », observe Florent Tarbouriech, le patron de Médithau. « Il existe des vases communicants entre la Mytilus edulis et la Mytilus galloprovenciallis. Mais ce n'est pas parce que le marché va manquer de moules que nous allons fournir au mépris de notre cahier des charges. » Ainsi, Médithau exige 25 à 30 % de taux de chair et 70-80 pièces/kg pour la moule de corde d'Italie. « En échelonnant nos approvisionnements du nord au sud du pays, nous arrivons à en avoir de mars à août. » Cela a permis à Medithau de s'affranchir de l'origine Grèce, moins facile à maîtriser en qualité et en quantité. Avec la moule de corde d'Espagne, présente en fond de rayon toute l'année en entrée de gamme, c'est sur la moyenne (50-60 pièces/kg et 18 à 25 % de taux de chair) que porte la demande. Quant à l'étang de Thau, il ne produit que quelque 500 tonnes de moules. « L'origine France est porteuse », constate pourtant Florent Tarbouriech. Le dirigeant veut relancer l'élevage sur corde au large de Sète, renouant ainsi avec son premier métier. Sur une concession de 100 hectares, l'objectif 2020 est de 1 000 tonnes. L'entreprise née à Marseillan a ouvert en mars dernier son nouveau site de traitement des moules de Frontignan. Forte d'un investissement de 2,20 M€, l'entreprise compte atteindre 10 000 tonnes.

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