Produits de la mer - n°173 - juin 2017 - 24

Actu ❘ INFOS & DÉCRYPTAGES

Skinpack Ocean, les espèces
bretonnes prêtes à cuire
En s'associant avec la société de
mareyage Le Chalut des 2 ports,
Jonathan Arnaudeau, dirigeant
d'Interseafood, a créé l'entreprise
Skinpack Ocean. Cette dernière
commercialise depuis quelque
temps déjà des pavés de saumon
et de cabillaud sous skinpack à
la marque Océfrais. Désormais, la
société élargit la gamme avec des
dos de julienne, de merlu et autres
poissons des côtes bretonnes,
emballés dans une pochette skin
micro-ondable. Un investissement
de 30 000 euros a été consenti
dans une machine Mecapack
installée pour l'heure dans les
locaux d'ID Mer en attendant sa
mise en place dans l'atelier des
Viviers Quiberonnais. Les produits
sont notamment distribués par la
Sca Ouest (Leclerc).

Caviar : Gold Yellow
from China

Dix ans pour obtenir du Gold
Yellow (à gauche sur la photo),
beau caviar doré de Schrenckii
Huso dauricus, espèce hybride
d'esturgeon, que Sichuan
Runzhao Fisheries élève en Chine
aux côtés du baerii, du shrenckii
(caviar à droite sur la photo) et du
belouga. La compagnie chinoise
produit une vingtaine de tonnes
de caviar par an sur six fermes au
sud-ouest du pays, dont 5 % de
Gold Yellow. Elle exporte sous sa
marque Frosista « en Allemagne
et en France, notamment pour
Petrossian », signale Wyatt Fu,
directeur des ventes.

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PRODUITS DE LA MER N°173 JUIN 2017

Interseafood, lien entre la France
et le Royaume-Uni
Sur le pavillon France, le courtier
Interseafood accueillait quelques
partenaires écossais
et irlandais. L'occasion d'évoquer
les conséquences du Brexit.

ujourd'hui, le mareyeur écossais basé
sur les îles Shetland, Simpson Fish,
expédie en France jusqu'à 30 % de ses
achats - réalisés à 90 % sous criées et 10 %
en direct. Alors, Karl Simpson, le directeur
général, s'inquiète forcément des conséquences du Brexit sur « des marchés concurrentiels. Si des droits de douane au-delà de
7 % se mettent en place, nous risquons de
perdre en compétitivité », chiffre-t-il. « Sauf
si nous baissons les prix payés aux pêcheurs
et aux bateaux », poursuit son homologue,
Danny Couper, dont l'entreprise éponyme
est basée à Aberdeen, qui craint beaucoup plus l'augmentation des délais de
livraison. « Sur les marchés du frais, qui sont
nos marchés, la rapidité d'expédition est cruciale. Avec les contrôles aux frontières, nous
risquons de perdre beaucoup de temps. »
Une crainte que partage Keith Birdthistle,
directeur général de Ballycotton Seafood,
mareyeur et fumeur d'Irlande du Sud :
« Si on rentre dans un processus de hard
Brexit, sachant qu'une grande partie de ce
que nous expédions en France transite par
l'Angleterre, nous allons subir des taxes de
douane. À moins de changer de route et de
livrer directement d'Irlande vers Cherbourg.

C.A.

[ À SUIVRE DANS PdM ]

(De gauche à droite) Danny Couper, Dg de Couper, Keith Birdthistle,
Dg de Ballycotton, Jonathan Arnaudeau d'Interseafood
et Karl Simpson, Dg de Simpson Fish,
sont partenaires depuis au moins six ans.

À noter
Pour les partenaires
d'Interseafood,
entreprises qui
réalisent entre 5
et 12 M€ de chiffre
d'affaires, la France
représente
un débouché
pour 30 à 40 %
des volumes.

Cela prendra au moins 5 heures de plus. »
Mais pour les trois dirigeants, il est délicat d'anticiper vraiment les choses, trop
de scenarii sont encore possibles : sortie
de l'Écosse du Royaume-Uni, union économique des deux Irlandes...
C. A.

[Les sociétés]
◗ Simpson Fish (UK) : CA 10 M £ - 9 salariés
◗ Couper Seafoods (UK) :
CA 5 M € - 40 salariés
◗ Ballycotton Seafood (Irlande) :
CA 12 M € - 65 salariés

[ Interseafood propose le poisson de ligne des Shetland ]
◗ En tant que courtier, Jonathan Arnaudeau, d'Interseafood, sonde les marchés pour
ses partenaires et notamment la demande de quelques criées françaises où « au gré
des saisons et des apports locaux, nous apportons un complément d'espèces. En
volumes, c'est assez modeste car nous ne souhaitons pas gêner la pêche française ».
Afin d'amener un plus qualitatif, notamment auprès des poissonniers, Interseafood a
travaillé avec Simpson Fish pour développer une offre estampillée poisson de ligne
des Shetland. Pour cette offre, l'entreprise écossaise s'est rapprochée d'un groupe
de pêcheurs artisanaux qui vident, nettoient et conditionnent dans un conteneur
froid les poissons arborant un pin's. « Si l'on pense que les cours ne seront pas au rendez-vous, nous prévenons assez tôt notre partenaire, de façon à ce que l'effort des
pêcheurs des Shetland ne soit pas vain. »

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