Produits de la mer - n°174 - juillet-août 2017 - 27

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De nouveaux outils chez Manche Marée

B.V.

ort de sa marque de fabrique en traçabilité qui permet aux consommateurs de connaître le port de
débarque et le nom du bateau grâce à un
QR code, Manche Marée valorise de mieux
en mieux l'origine Normandie et l'agréage
auprès d'une clientèle diversifiée. « Nous
achetons sous 15 criées en Normandie ainsi
qu'en Bretagne et en Vendée. L'achat à distance est un vrai métier. On peut se faire avoir
une fois, pas deux ! L'agréage des criées est
essentiel mais il y a encore pas mal à faire »,
estime son dirigeant, Franck Gouix. Le gré
à gré concerne surtout la coquille et les
crustacés. « Inutile de se bagarrer sur des
volumes, l'objectif est de proposer les espèces
fines de la marée toute l'année avec une fiche
d'identification des produits agréés. Pour l'activité négoce, la sélection est également très
rigoureuse », souligne Franck Gouix.
L'entreprise ne néglige aucune piste
de développement. Sur le terrain commercial, l'export progresse, et flirte avec

Les nouveaux viviers Emyg de Manche Marée, l'entreprise
pratique un calibrage précis du homard.

Positionnement
Sourcing fin et
traçabilité.

M€ de chiffre
d'affaires, 30 à 40
salariés entre Cherbourg,
Rouen et Fécamp

les 20 % de chiffre d'affaires. La clientèle
RHD s'étoffe. En production, deux nouveaux outils sont opérationnels. Un, la
capacité de stockage de crustacés triple
avec un système de viviers en circuit recirculé pour 5 à 6 tonnes de homards et tourteaux pêchés dans le triangle d'or anglonormand. « Il y a une vraie différence avec
l'import de crustacés affaiblis par de longs

séjours dans les viviers écossais ou irlandais », estime le responsable. Deux, l'investissement en surgélation IQF à proximité immédiate de l'atelier de marée
cherbourgeois permet, lui, de fournir du
filet, sans ou pauvre en arête, et des noix
de saint-jacques surgelées. L'idée est de
mieux répondre aux besoins de la RHD.
À la tête de la holding PAM qui couvre
Manche Marée, un atelier de décorticage manuel de coquilles Saint-Jacques
à Fécamp et la valorisation de coproduits à travers une participation au capital de Nutrifish, Franck Gouix a redynamisé le grossiste Rouen Marée avec du
négoce, de l'agréage et la mise en barquettes de produits de la mer. Attentif
aux évolutions du marché, le patron
de Manche Marée déplore toutefois la
baisse des marges dans le mareyage et
la difficulté chronique à recruter : « il y
a trop peu de formations adaptées à nos
métiers ». À bon entendeur. ■

Marée du Cotentin sur tous les fronts

L.F.

Hier le tacaud et
la tombe partaient
facilement à la
congélation pour
l'appât. Aujourd'hui,
ils séduisent les
consommateurs
grâce à leur prix.
En particulier le
tacaud, ici au tri à la
criée de Cherbourg.

'antenne normande d'Océalliance
met un point d'honneur à défendre
la pêche locale en s'appuyant sur la
marque Pavillon France. « Nous avons été
pionniers en Normandie et le petit logo de
France Filière Pêche marque des points ! », se
félicite son directeur Éric Guivarch.
Le site de Tourlaville près de Cherbourg,
qui va bientôt se doter de nouveaux bâtiments administratifs et sociaux, est armé

pour absorber de gros volumes, avec 30
personnes en production sur un effectif de
37. « La tendance est d'aller vers une meilleure
finition de produit : filet de poisson et poisson
entier vidé sur-calibré. L'écaillage machine permet aussi de traiter d'importantes quantités,
en particulier de belles dorades grises sur des
lots de 300 à 450 g. N'oublions pas l'écorchage
de roussette et d'émissole, une autre spécialité-maison », rappelle le responsable.

Positionnement
Traiter rapidement
des flux saisonniers
importants pour tous
types de clientèles.

M€
de chiffre d'affaires

La production de noix de Saint-Jacques
décortiquées manuellement est également
importante en saison et l'atelier coquillages
expédie bulot, praire et amande. « Les synergies augmentent au sein du groupe, à la fois
commerciales et techniques : on livre parfois
certains clients des filiales d'Océalliance et la
cuisson de bulot peut s'effectuer en Bretagne. »
Marée du Cotentin sert tous les circuits :
GMS, grossistes, poissonniers ainsi que les
pêcheurs en appâts. « Notre offre en appâts
est permanente, c'est un produit comme un
autre que nous stockons, en revanche un prestataire fait la surgélation. »
Cette année encore, l'absence de moules
de Barfleur va peser sur l'activité : « chez
nous, cela représente un déficit de 600 à
700 tonnes », signale Éric Guivarch. Raison
de plus pour accélérer la production de
crustacés. L'entreprise qui dispose d'une
capacité de stockage en viviers de presque
trois tonnes va cibler le gisement anglo-normand. « La certification MSC du homard est
une signature qui sert et nous allons développer un produit 100 % régional. » ■

PRODUITS DE LA MER N°174 JUILLET-AOÛT 2017

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