Produits de la mer - n°175 - septembre 2017 - 17

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Les Algues de Bretagne sous le giron d'Hénaff
Frial se renforce à Falaise sur
le segment des poissons cuits
Le groupe normand Frial Erimer
vient d'annoncer son intention
d'investir dans une nouvelle ligne
de cuisson pour les produits de la
mer, sur son site de Falaise, acquis
en 2015. Objectif à long terme :
doubler sa capacité de production
sur le segment des poissons cuits,
pour répondre à la demande
accrue de la restauration collective
cherchant des produits prêt
à l'emploi, lui permettant de
maîtriser ses coûts portions. Les
premières espèces concernées par
la cuisson devraient être le colin
d'Alaska, le saumon et le hoki.
Ce, même si ce spécialiste des
produits surgelés, qui a débuté sur
le segment des produits de la mer,
propose plus de 60 espèces de
poissons, coquillages et crustacés.
Frial réalise 224 M€ de chiffre
d'affaires dont 20 % à l'export.
L'essentiel de son activité
est réalisé sous marque de
distributeurs. Dans le domaine
des produits de la mer, l'entreprise
dispose aussi de deux marques
propres : La Table des Pêcheurs
et Au Large de France, pour les
espèces de la pêche française,
comme le soulignent les packs
bleu, blanc, rouge. Seiche, merlu,
bar, lieu jaune, bulot ou dorade
grise amènent de la diversité dans
les rayons grand froid.

Les grecs Nireus et Selonda
à vendre
Les quatre banques propriétaires,
à hauteur de 75 % et 79,62 %,
des sociétés de piscicultures
grecques Nireus et Selonda
ont donné leur feu vert pour
les mettre en vente d'ici février
2018. Avec respectivement 185
et 130 M€ de chiffre d'affaires,
Nireus et Selonda sont les deux
leaders de la production de bars
et daurades en Grèce.

Fin juillet, la vente de Globe Export
à Hénaff a été conclue et sera
opérationnelle courant octobre.
« Nous étions déjà partenaires depuis
un an dans le cadre du projet Spilife,
soutenu par Valorial, pour le développement de la culture de spiruline
dans la Drôme »
Drôme »,, raconte Christine
Le Tennier, fondatrice de l'entreprise Globe Export. « L'acquisition
s'est faite assez naturellement, à un
moment où nos deux sociétés se
devaient de prendre un virage. »
D'un côté, la baisse du marché
de la viande poussait l'entreprise
Hénaff à trouver des relais de croissance et de diversification dans
l'univers des protéines végétales,
pour répondre au développement
du marché vegan. De l'autre côté,
Globe Export cherchait un partenaire capable de soutenir ses
besoins d'investissements. « Dans
l'univers de l'algue, les cartes sont en
train d'être redistribuées. Des acteurs
de plus en plus importants y inves-

L.F.

[ À SUIVRE DANS PdM ]

La capacité d'innovation
de Globe Export a été plusieurs fois
récompensée au Seafood à Bruxelles.

tissent : Guyader, Triballat, Cooperl...
Pour assurer l'avenir de l'entreprise, il
faut investir vite »»,, explique la responsable. Les projets sont nombreux : agrandissement du bâtiment, création d'une unité de
première transformation pour les
algues fraîches, développement de
nouvelles cultures de spiruline.
Pour la responsable, l'acquisition,
fusion », permet« qui n'est pas une fusion »,

tra de décharger Mathieu Isoard,
directeur général de Globe Export,
d'une partie des tâches administratives. « Nous aurons plus de temps
pour innover, travailler le sourcing
des algues - particulièrement stratégique. » Les deux responsables resteront dans l'entreprise au moins trois
ans et travailleront à la recherche
de synergies, tant dans le développement de nouveaux produits que
dans les circuits de distribution, très
complémentaires pour l'heure.
C.A.

[En chiffres]
Hénaff, société familiale installée dans
le Finistère, réalise 46,6 M€ de chiffre
d'affaires et emploie 232 salariés. Globe
Export en emploie 25 et réalise 4 M€
de chiffre d'affaires. Elle transforme
350 tonnes d'algues fraîches en une
centaine de références. Le montant de
l'acquisition a été tenu secret.

Cru, le poisson séduit de plus en plus
Les résultats de la troisième
étude individuelle nationale des
consommations
alimentaires,
commandée en 2015 par l'ANSES,
Agence nationale de sécurité
sanitaire de l'alimentation, de
l'environnement et du travail,
ont été publiés. Ils révèlent la
montée du végétarisme et de l'envie de consommer des produits de
plus en plus élaborés, notamment
pour les produits de la mer. Les progressions sont douces, a contrario
de celles qui concerne la consommation de poissons crus. En 2015,
31 % des Français en consommaient au moins une fois par mois,
contre à peine 15 % en 2006. Et les
15 -17 ans ne sont pas en reste : ils
sont 30,6 % à consommer du poisson cru, toute France confondue, et
68 % dans la région Île de France.
L' essor des sushis et sashimis
ne saurait être étranger au phénomène. En 2016, le marché du sushi

était estimé à près de 900 M€, circuits de restauration et de grande
distribution confondus. Sa croissance devrait se poursuivre avec
l'arrivée dans des villes moyennes
de kiosques à sushi de tailles plus
modestes et avec le développement rapide des ventes, en hyper
et supers, de gammes de sushis,
dotées d'une DLC allant de 4 jours
à 8 jours, en marée libre-service.
En même temps, la part du

poisson cru dans l'offre sushis se
réduit ; ceux à base d'omelette,
de poulet ou de surimi connaissant un succès encore plus foudroyant. Néanmoins, ces propositions sont des clés d'entrée vers la
consommation de poisson, notamment dans une tranche d'âge sousconsommatrice de produits de la
mer. Reste, pour la profession, à sortir du trio, saumon, crevette, thon.
C.A.

Taux de consommateurs en cru par tranches d'âge
(consommation au moins 1 fois par mois)

Chez les moins de 45 ans,
les produits de la mer
crus enthousiasment plus
que le bœuf, première
viande consommée
crue. Les anciens sont
moins habitués à une
consommation en cru,
sauf pour les huîtres.

Tranche
d'âge

Poissons

Mollusques

Bœuf

15-17 ans

30,6

22,7

18,5

18-44 ans

44,0

39,4

34,9

45-64 ans

25,6

52,5

26,1

65-79 ans

10,4

52,5

24,1
Source : Anses - INCA3

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