produits de la mer - n°192 - Mai 2019 - 114

Special feature ❘ SEAWEED
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employs eight full-time harvesters. "We
may harvest over about 100 km in areas
of Finistère and Côtes-d'Armor which are
accessible to any licence holder." Since
last year, 75 licences issued by the Brittany
Regional Committee for Sea Fisheries have
replaced the authorisation system. The
new Bret'Alg site, completely rebuilt in
2016, has increased its processing activity (washing and salting) and its fresh storage capacity. It mainly markets edible seaweed in supermarkets for private labels, or
in organic shops, cash & carry stores, and
to fish merchants, as well as in bulk to processing companies. But Bret'Alg goes further. After four years of R&D, its project to
grow macroalgae on land will be operational in the coming months. Its site will
initially produce for the food industry with
a certification. "Today, some customers
want more precise traceability, constant
quality and seaweed without any foreign
bodies," its managers explains.
Jean-François Jacob, former manager of
the Sica at Saint-Pol-de-Léon and founder
of Bezhin Breizh, is about to invest 20 million euros in a project to produce macroalgae under glass. In order to ensure access
to seawater, the company has already
acquired the Viviers de Roscoff and the
Viviers de la Méloine, whose sites could
allow their processing.
However, land-based cultivation of seaweed is not new. More than 20 years ago,
Innovalg, in Vendée, now specialized in
microalgae, tried the experiment for food
and cosmetics. "For food, the only major
commercial production in Europe is that of
AlgaPlus in Portugal," notes Philippe Potin,
research director at the Roscoff Biological
Station. The company, which also produces
dulse and nori, sold 100 tons of sea lettuce
last year. But at more than 10 euros/kg, it is
ten times more expensive than harvested
seaweed. ■

Les défis de l'algoculture en mer
Philippe Potin, coordinnateur du projet Idealg

La volonté politique de développer l'algoculture est claire. Mais les contraintes
réglementaires sont un frein, qu'il s'agisse de l'accès au domaine public maritime
comme de ll'introduction de nouvelles espèces locales non domestiquées
à ce jour. Ainsi, le wakamé, une espèce introduite d'Asie, est interdit à
la culture à tout nouvel entrant en Europe. En France, cinq entreprises
restent autorisées à en produire. Au-delà, les aléas météorologiques
dans les zones très exposées, la cohabitation avec la navigation
da
de plaisance, la lourdeur des investissements constituent autant
d'entraves au développement de l'algoculture en mer. Tout comme les
d'entrave
coûts de production. Le kombu royal devrait être vendu entre 1 et
2 euros/kg pour rentabiliser sa culture en mer, contre 0,70 euro/kg
2 eur
pour l'algue de rive. Il faut une vue économique plus claire de
p
l'intérêt de produire telle ou telle espèce. Témoin, l'expérience de
l'inté
culture de wakamé par des pêcheurs du Guilvinec dans les années
cultu
1990. Les 10 tonnes récoltées n'ont pas trouvé preneur. »

Métier : algoculteur

Fin 2018, au terme d'une longue bataille judiciaire, Algolesko a obtenu
l'autorisation de cultiver des macroalgues sur 205 ha au large de Moëlan-surMer (Finistère). Une décision saluée par les transformateurs. L'entreprise disposait
déjà d'une concession de 150 ha au large de Lesconil. « Une zone très exposée
qui nécessite d'adapter les structures de culture », confie son dirigeant Timothée
Serraz. Autre enjeu d'Algolesko, qui produit 30 à 40 tonnes par an de kombu royal
et de wakamé : consolider son savoir-faire au stade de l'écloserie, pour optimiser
sa production et se diversifier sur d'autres espèces. « Notre projet de base est de
produire pour les transformateurs, en quantité et en qualité, notre site étant classé
Natura 2000. La montée en puissance est progressive. » Pour l'heure, l'entreprise
produit de l'algue fraîche salée, mais aussi surgelée IQF, en partenariat avec le
groupe Ardo pour la transformation, et un peu de déshydraté. Avec un prestataire
de service, elle a aussi testé la production de poudre de mekabu, la partie fertile du
wakamé, un concentré de nutriments pour l'alimentation humaine.
À Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine), dans la Rance maritime, et à Saint-Malo, C-Weed
Aquaculture, également autorisée à cultiver du wakamé, dispose d'une capacité
de 70 tonnes par an. Mais cette année, la prédation par des larves de mollusques a
engendré de lourdes pertes.
À Lézardrieux (Côtes-d'Armor), Aléor a développé sa propre technologie de séchage
à basse température. L'entreprise transforme, principalement pour l'alimentation
humaine et la cosmétique, des algues de récolte et de culture. Selon la demande,
wakamé, kombu royal ou wakamé atlantique (Alaria esculenta) sont mis en culture sur
sa concession de 15 ha dans l'archipel de Bréhat, un autre site de 22 ha, plus exposé,
restant à équiper. Grâce à des partenariats avec des ostréiculteurs locaux, auxquels
elle fournit filières et plantules, elle dispose de 25 ha de concessions supplémentaires.
Sans compter la culture à terre de petites macroalgues, en photobioréacteurs, pour le
compte de clients. « En volumes, la culture pèse pour l'heure beaucoup moins que la
récolte dans notre activité », reconnaît son directeur Christophe Caudan. En évoquant
l'exposition aux aléas, en pleine mer. « L'alternative pourrait être la culture à terre. »
L'entreprise y réfléchit.

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