produits de la mer - n°194 - Juillet-Août 2019 - 22

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PRODUITS DE LA MER N°194 JUILLET-AOÛT 2019

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ÉCH S d'ENTREPRISES
Pomona redoute le délai pour les contrôles sanitaires
Le Brexit, ce n'est que des incertitudes. Les choses changent tout
"
le temps et on ne sait pas où on va. Nous nous préparons à un Brexit
dur. Nous avons bien conscience des contraintes que cela va
provoquer, que ça soit au niveau logistique ou des frais qui
vont s'ajouter à l'ensemble des produits.
Aujourd'hui, en ce qui concerne le bureau d'achats, à peu
près 20 % des approvisionnements se font au RoyaumeUni, avec le saumon comme espèce majeure. Les
contrôles sanitaires, qui vont influencer notre
organisation et nous obligeront peut-être à
modifier nos flux logistiques, sont parmi nos
plus grandes préoccupations. »

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D.M.

Yasmina Bounaceur, directrice de bureau
d'achats pour Pomona Foodtrade

JC D
David voit le verre à moitié plein

D.
M

N
Nous ne sommes pas directement touchés par le Brexit, car nos
produits sont, pour la plupart, surgelés. Cependant, nous pourrions être
impactés p
par rapport à l'organisation au sein de Capécure. C'est une base
logistiqu extrêmement importante pour les transformateurs. Cela nous
logistique
perme
permet d'acheminer la marchandise en A pour B dans toute la France.
Une explosion des flux logistiques et leur délocalisation pourraient
p
pénaliser
la filière aval. Les entreprises de transport comme Stef
o Delanchy ont apporté un certain nombre de solutions donc, à
ou
court terme, nous ne voyons pas de gros risques. »
Philippe Fromantin, directeur général de JC David
et vice-président du Syndicat national
des saleurs-saurisseurs de poissons

Delanchy est prêt pour ses clients
Capécure est le centre de dispatch de toute la filière halieutique du nord
"
de l'Europe. Il ne doit pas perdre sa place pour l'emploi comme
l'économie. L'entreprise reçoit aujourd'hui 19 pays différents qui
livrent des produits de la mer. Afin d'aider nos clients, nous avons
ouvert un bureau de douane et de transit pour tous les professionnels de produits halieutiques. Nous faisons le maximum pour
nos clients et nos consommateurs. Nous communiquons avec les
syndicats de mareyeurs, d'importateurs et d'expéditeurs pour
expliquer toutes les contraintes que nos clients pourraient
avoir par rapport aux droits et taxes. »
Philippe Lemaire, directeur d'agence chez Delanchy
(Copromer Transports)
D.M.

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avoir besoin d'une autoroute du poisson.
Elle pourrait venir directement d'Irlande, par
la mer. Les contacts sont pris, nous verrons
si économiquement cela sera possible »,
poursuit Frédéric Cuvillier. Parmi les productions de 20 pays qui entrent quotidiennement à Boulogne, celles en provenance d'Irlande sont en forte progression. La France
est le principal marché des produits de la
mer irlandais (25 %), loin devant l'Espagne
(11 %), l'Italie, la Chine et le RoyaumeUni (7 %). Pour le seul Mowi Irlande (saumon, ex-Marine Harvest), 500 camions par
an (soit 5 000 tonnes) arrivent à Boulogne.
Cette dépendance incite l'Irlande à rechercher activement des solutions de transit pour
contourner l'accès traditionnel via le nord de
l'Angleterre puis la traversée du pas de Calais
par la mer ou le tunnel sous la Manche. Le
secteur économique irlandais, soutenu par la
république d'Irlande, sollicite ce transit direct
transmanche vers Boulogne.
Anticipant la sortie du Royaume-Uni de
l'Union européenne, des entreprises de
transport annoncent aussi de nouveaux services, comme la réalisation des formalités
douanières pour leurs clients. Selon les estimations, jusqu'à 50 000 tonnes de poisson
frais travaillées à Capécure proviennent du
Royaume-Uni, notamment de l'Écosse, pour
une valeur de 500 millions d'euros. « Pour
l'instant, aucune mesure d'indemnisation
pour les mareyeurs n'a été prévue en cas
de problèmes d'approvisionnement », s'inquiète Aymeric Chrzan, secrétaire général
du syndicat des mareyeurs boulonnais.
Un recentrage des volumes est envisageable. Suite aux procédures de dédouanement, les petits opérateurs seraient alors
obligés de revenir vers un grossiste ou un
mareyeur. Mais cette opportunité ne semble
pas convaincre les professionnels.
Les plus menacés restent les pêcheurs, qui
s'attendent au pire. « En cas de Brexit dur, nous
perdrons 80 % de nos zones de pêche. C'est
une faillite », met en garde Olivier Leprêtre,
pêcheur et président du comité régional des
pêches des Hauts-de-France. L'indemnisation
proposée par l'État en cas d'arrêt d'activité
temporaire semble peu convaincante. Une
diversification est envisagée pour les fileyeurs,
aussi confrontés à des difficultés sur la sole :
vers le bulot, l'araignée, etc. Tandis que les
patrons de chalutiers comptent plutôt sur un
accord avec les Britanniques.
Malgré ces incertitudes, de nombreuses
sociétés investissent (lire page 25) et la Cab
s'engage dans la création de nouveaux ateliers collectifs de marée. ■

produits de la mer - n°194 - Juillet-Août 2019

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