produits de la mer - n°196 - Octobre 2019 - 24

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Sagas méditerranéennes
Carrefour méditerranéen
oblige, le département
entremêle des sagas
familiales avec des histoires
de produits spécifiques et
reconnus. Illustration avec
deux marques
bien implantées.

nstallées aux portes de la Camargue, à
Port-Saint-Louis-du-Rhône, les conserveries Ferrigno portent haut les couleurs
de la Provence. Entre conserves (sardine, thon, maquereau et anchois) et plats
cuisinés (soupe de poissons de roche, bouillabaisse, daube de thon, calamar aux brocolis...), ici, on pense et cuisine à la provençale. « Je représente la troisième génération
dans la partie, s'enthousiasme Dominique
Ferrigno depuis son usine entourée d'ateliers consacrés à la moule locale, dite de
Carteau. Mon grand-père italien était
pêcheur et saleur d'anchois. Après un passage par l'Algérie, la famille s'est installée
ici et s'est rapidement convertie à la sardine
cuite à la vapeur, sans friture. »
Reconnue sur ce segment traditionnel
de la sardine en boîte, la maison prend en
2000 le virage de la diversification en pré-

parant soupes, bouillabaisse, tartinables...
« La sardine demeure notre cœur de métier
et la soupe représente aujourd'hui 30 % de
l'activité. Elle est élaborée avec du poisson
entier et l'unique colorant que nous utilisons est le safran. » Bien représentée dans
les rayons de la grande distribution, notamment en MDD ou via des gammes régionales (Reflets de France, Délices de Belle
France...), Ferrigno exporte 5 % de sa production et en propose une bonne partie
en marques propres aux consonances très
méridionales : Lou Ferrignade, Les Belles
de Marseille, La Bonne Mer... Déclinées
en coffrets joyeusement
nt illustrés, elles rencontrent un grand succès
uccès dans les boutiques gourmandes appréciées
ppréciées des touristes qui souhaitent rapporter
apporter un bout de
Provence à la maison.
Plus à l'est, juste au-dessus
-dessus de Marseille,
Vitrolles demeure le siège
ège social de la maison Micéli, spécialiste de l'anchois, issue
d'une histoire familialee semblable à celle
des Ferrigno. Les grands-parents
ds-parents italiens avaient quitté leurr pays
natal pour aller pêcherr le
poisson bleu en Algérie,
e,
avant de traverser, en
1962, la Méditerranée
pour la région marseillaise où un atelier de salaison et

La pêche
professionnelle
dans l'étang de Berre
se caractérise par
une pratique artisanale
de petits métiers.
La flottille compte
65 patrons pêcheurs
(en augmentation)
avec muges, anguilles
et daurades en
principales captures.

transformation, puis une véritable usine,
sont créés. « Nous diffusons aujourd'hui
nos anchois sur tout le territoire national
et même à l'export, mais il existe une forte
consommation régionale. C'est notre jardin
ici, et nous sommes bien connus tant auprès
de la GMS que de la restauration », détaille
Sauveur Micéli, qui dirige l'affaire avec son
frère Thierry.
Entre les deux migrations, les Micéli
avaient développé des activités au Maroc,
à Tanger et Agadir. Et, autant pour des raisons de disponibilité de la ressource que de
prix de main-d'œuvre,, pour
un travail avant
p
p
tout manuel, l'essentiel de
d la production y
Vitrolles, l'atelier se
est désormais assuré. À V
contente de produire un peu de tartinable.
marocaines présalent,
Les petites mains maro
mettent en fûts pour
étêtent, éviscèrent, mett
maturation (trois à quatre mois), filètent et
bocaux le petit poisson
mettent en boîtes et boca
n'est pas
argenté. « Cet anchois traditionnel
tra
pasteurisé ni stériune conserve. Il n'est ni p
lisé. Ce qui le tient, c'est lla teneur en sel. »
prépare des anchois
Parallèlement, Micéli pré
process plus court, avec
marinés, issus d'un proces
l'huile. ■
du vinaigre et de l'huile
Sauveur Micéli,
Mic de ses bureaux
de Vitrolles, assure
avec son frère
as
Thierry la pérennité d'une
maison ffamiliale reconnue.

[Mag, en mer depuis 15 ans !]
Installés au 24e étage de la tour Méditerranée, au cœur de
Marseille, Christophe Jauffret et Éric Coll profitent d'une vue
dégagée sur la ville et la mer... mais aussi sur leur secteur d'activité ! Tous deux gèrent depuis 15 ans la division produits de la
mer de Mag Frozen Seafood, entreprise dont le
siège est situé à Rungis et spécialisée à l'origine dans les produits carnés. « En 2004, Mag
nous a sollicités depuis Rungis pour se diversifier. Marseillais de souche avec une expérience dans les produits de la mer, nous
avons privilégié notre belle ville aux
portes du monde », se rappelle
Christophe Jauffret.
Le centre de profit, avec une
équipe de huit personnes,
réalise aujourd'hui plus de

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PRODUITS DE LA MER N°196 OCTOBRE 2019

20 millions d'euros de chiffre d'affaires en brassant 5 000 tonnes
de produits congelés, via des stocks au Havre et à Vitrolles.
Sa spécialité ? Les espèces des mers chaudes, à destination
des GMS et grossistes de l'Hexagone, particulièrement ceux de la restauration commerciale et collective. « Nous sommes certifiés
IFS Broker et affichons une centaine de références dans notre catalogue. Nous sommes
leader sur notre marché dans l'importation de crevettes crues sauvages
et d'élevage d'Asie du sud-est et
dans les céphalopodes. Mais on
y trouve également une gamme
variée en mollusques, poissons
entiers et en filets ainsi que des
produits élaborés. »

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