produits de la mer - n°197 - Novembre 2019 - 16

Actu ❘ LA VIE EN RÉGIONS

HAUTS-DE-FRANCE ❘ Achats groupés, showroom : les mareyeurs innovent
Les entreprises de mareyage de
Capécure ont mis en place une cellule commerciale afin d'approvisionner en matière première la criée de
Boulogne. Les premières opérations de
sourcing se sont déroulées début septembre. « Nous avons besoin de volumes
complémentaires en criée pour apporter
de la matière à nos mareyeurs. Le but du
jeu est de ramener du

poisson », explique Aymeric Chrzan, secrétaire général du syndicat du mareyage
boulonnais. Cette société privée, constituée de neuf adhérents, propose le produit à toutes les entreprises. « Nous ne
voulons pas bouleverser la liberté des
mareyeurs d'avoir leurs propres sources
mais apporter davantage de choix. »
L'idée étant de proposer
près de 40 000 tonnes
de poisson par an, soit
10 000 tonnes de plus
qu'actuellement.
« Notre travail est de
rendre ce service aux
adhérents », poursuit
Aymeric Chrzan.

Grâce à la cellule
commerciale,
le syndicat
espère apporter

10 000 t
de poisson
en plus aux
entreprises, soit

40 000 t
par an.

Lors du premier salon tenu
dans le nouveau showroom,
les entreprises ont découvert
la fileteuse C-2011 d'Industrade.

C'est dans cet esprit que le mareyage
boulonnais a décidé de faire construire
de nouveaux locaux. Il s'agit d'un espace
constitué d'une salle de conférence,
de plusieurs bureaux ainsi que d'un
showroom de 200 m². Le but de cet outil ?
Développer l'attractivité des métiers et le
transfert technologique.
« Nous souhaitons organiser un salon
des métiers de la mer à Boulogne, sans
doute l'année prochaine », annonce
Aymeric Chrzan. Le syndicat compte proposer aux mareyeurs des solutions pratiques, technologiques, répondant à leurs
besoins. « Lors du premier salon, nous
avons présenté de nouveaux matériaux
comme une fileteuse automatique ou
du matériel d'hygiène. » Le showroom,
mis à disposition des adhérents du syndicat, a été cofinancé par le Feamp (Fonds
européen pour les affaires maritimes et la
pêche) ainsi que par la région dans le cadre
du Galpa (Groupement d'action locale en
pêche et aquaculture).
Darianna MYSZKA

BRETAGNE ❘ Une « frontière intelligente » face au Brexit

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PRODUITS DE LA MER N°197 NOVEMBRE 2019

l'anticipation des formalités « avec une
prédéclaration », notamment de l'origine du pavillon, de la zone de pêche et
de la nature du produit de la mer (brut
ou importé). Deux, le lien « entre le lot
transporté et l'immatriculation du véhicule ». Trois, l'automatisation des informations qui permettra l'établissement
des formalités « pendant la traversée et
non à l'arrivée du camion en France ».
Le transporteur saura par avance le statut de sa marchandise et s'il s'expose à
un contrôle sanitaire ou douanier (file
orange) ou s'il peut entrer en France
immédiatement (file verte).

Débarque de camions de la compagnie
Brittany Ferries. Le dispositif import-export
entre la France et le Royaume-Uni en cas
de Brexit a été testé grandeur nature,
en octobre, à Roscoff et Saint-Malo.

principes
pour faciliter
les formalités :
prédéclaration,
lien lot-véhicule
et automatisation
des informations.

Selon les estimations des douanes,
les produits agroalimentaires importés
concernent 25 à 30 % du trafic fret de
Roscoff (5 000 camions dont la moitié à
l'import par an) et les produits de la mer
les trois quarts de ce volume. La part du
fret des produits de la mer entrant en
France par Saint-Malo est moins importante sur les 14 000 camions du fret
import-export de la cité corsaire.
Franck JOURDAIN

Éric Houri

En Bretagne, la direction régionale
de l'alimentation, de l'agriculture
et de la forêt (Draaf), les douanes,
le service d'inspection vétérinaire
et phytosanitaire et les autorités portuaires locales ont organisé, en octobre, à Roscoff et SaintMalo, des réunions à destination
des entreprises de sensibilisation
aux formalités aux frontières entre
l'Union européenne et le RoyaumeUni, dans le cadre du Brexit. « Il n'y
a qu'une possibilité pour réussir ce passage : l'anticipation et la préparation des
entreprises aux formalités douanières »,
explique la directrice régionale des
douanes, Pascale Buronfosse-Bjaï.
Pour éviter l'engorgement des ports
bretons à l'arrivée des ferries et la perte
de compétitivité des entreprises, les
douanes ont mis sur pied le concept de
frontière intelligente. Il tient en trois principes, précise Philippe Bonnafous, responsable du pôle d'action économique
à la direction régionale des douanes. Un,

produits de la mer - n°197 - Novembre 2019

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