produits de la mer - n°201 - Juin-juillet 2020 - 21

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Des criées progressent malgré le recul général
e bilan national 2019 des ventes en
criées en France confirme la baisse
des débarques amorcée il y a des années.
«  Les volumes ont régressé de 6  % par
rapport à 2018, pour une valeur des
ventes en diminution de 4 % », constate
FranceAgriMer. Cela se reflète sur toutes
les façades : -4 % pour le Nord, -7 % en
Manche, -8 % en Bretagne sud, -3 % en
Atlantique. Les volumes ont chuté de plus
de 10 % dans certaines criées, dont des
places de marché majeures : Le Guilvinec
est à -15  %, Lorient à -12  % et Les
Sables-d'Olonne à -11 %. D'autres criées
affichent de belles progressions, tant en
volume qu'en valeur : Dieppe (+31 % en
quantités, +18 % en valeur), La Rochelle
(+21 %, +4 %), Roscoff (+8 %, +4 %),
Agde (+3 %, +13 %).
Le classement dépend de ce qui est
pris en compte. Le top 3 en valeur, selon
FranceAgriMer : Lorient (59,7 millions d'euros), Le Guilvinec (57,8 millions d'euros) puis
Les Sables-d'Olonne (42,3 millions d'euros).

Et en volume : Boulogne (19 052 tonnes),
Lorient (15 713 tonnes), puis Le Guilvinec
(13 786 tonnes). On les retrouve ainsi dans
notre infographie des principales criées
européennes (lire page 22).
Les chiffres diffèrent un peu dans la compilation de l'Association des directeurs et
responsables des halles à marée (Adrham),
qui inclut les ventes de navires étrangers,
ce qui fait passer Boulogne au 3e rang en
valeur devant Les Sables. Et en intégrant

173 812 t
vendues pour
599,8 M€
au prix moyen
de 3,45 €/kg
selon
FranceAgriMer.

Poids des principales espèces dans la valeur
des ventes en criées en 2019
Autres espèces
38 %

Source : FranceAgriMer

L

Baudroie
10 %

Sole
9%

Coquille
Saint-Jacques
8%
Merlu
7%

Germon
2%
Merlan
2%
Sardine
2 % Saint-Pierre
3%

Bar
5%
Seiche Langoustine
5%
4%

des volumes débarqués dans le port mais
commercialisés ailleurs, Boulogne passe
en tête en valeur à 80,2 millions d'euros.
La baisse globale des volumes affecte
toutes les grandes catégories d'espèces  :
-13 % pour les poissons blancs, -6 % pour
les poissons fins et -2 % pour les petits pélagiques. Bonne nouvelle tout de même, les
volumes de céphalopodes ont augmenté
de 6 %, avec la seiche à +19 %. De beaux
scores s'observent aussi pour le thon germon à +36 % et la coquille Saint-Jacques
à +12 %. Enfin, la palme du meilleur prix
moyen revient à Royan, avec 9,65 euros/kg.
Un habitué du titre.
Pour les ventes hors criée, FranceAgriMer
les estime à 53  079  tonnes en 2019,
contre 54 900 tonnes en 2018, soit une
baisse de 3 %, en deçà de la baisse enregistrée en criée. Idem en valeur, à près de
97 millions d'euros en 2019, contre quasiment 100 millions d'euros en 2018.

Calamar
5%

Solène LE ROUX

Iodyssée primée pour son Waka'péro
u départ, c'était un exercice : « On devait
créer une microentreprise sur le thème
des algues,» raconte Mélanie Langella, étudiante en 1re année du BTS science et technique de l'alimentation (BTSA) au lycée
Pommerit, dans les Côtes-d'Armor. Les
élèves créent Iodyssée. « D'octobre à janvier, toute la classe s'est mise à créer des
recettes. » Mousse au chocolat au wakamé
et à la dulse, chips au kombu, glace rose à
la betterave, à la vanille et au nori, et enfin,
le Waka'péro, une pâte à tartiner à l'apéro
aux légumes et au wakamé. « C'est ce qui
a le plus marché. On a testé plus de cinq
versions pour affiner la texture, le goût... »
Les algues sont achetées séchées en
magasin bio, puis broyées et tamisées
par les élèves, qui n'ont malheureusement «  pas trouvé d'approvisionnement
local  ». Mais les légumes sont cultivés
dans le coin. Le Waka'péro a remporté le
1er prix des cadets au concours innovation
U'cook le 23  mars, à l'Université catholique de l'ouest (UCO), à Guingamp. Et
leur mousse au chocolat le 2e prix.

17
membres dans
la start-up.

8 services :
commercial, R&D,
RH, production...
4e
édition du
concours U'Cookinnovation, qui
pour cause de
Covid-19 a eu
lieu de façon
dématérialisée.

Après la phase R&D, les 17  élèves se
concentrent sur la commercialisation de
leur Waka'péro, validé par les services de
la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Les élèves
misaient d'abord sur fin mars, «  mais le
confinement nous a un peu coupé dans
notre élan ! ». Mi-mai, l'étiquetage venait
tout juste d'être finalisé et la vente allait
pouvoir démarrer. D'abord dans l'épicerieprimeur Au Temps des Cerises, à Bégard.
Puis sur les marchés de Guingamp et de
Tréguier, voire Lannion. 

Iodyssée vante une démarche de développement durable  : réutilisation de ses
emballages, valorisation de produits naturels et locaux. Leur initiative s'inscrit aussi
sous le signe de l'économie sociale et
solidaire : « Chaque voix compte dans la
start-up.  » Sans oublier la qualité nutritionnelle et gustative des produits. Cette
mini-entreprise était à la base un exercice,
« mais pourquoi pas continuer ? », lance
la jeune directrice. En avant Guingamp !
S.L.R.

DR

A

PRODUITS DE LA MER N°201 JUIN-JUILLET 2020

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