produits de la mer - n°203 - Octobre-novembre 2020 - 63

L.F.

B.V.

Dossier ❘ PECTINIDÉS

elle reste soumise à l'ambiance générale
et aux mesures prises localement, comme
l'obligation du port de masque dans les
rues de certains centres-villes. Et on ne
parle pas du secteur des croisières...
Signe des temps, un grossiste en frais
travaillant beaucoup avec la grande distribution a noté, à la faveur de cette crise,
un changement d'attitude des enseignes.
« Avant, quand une centrale réduisait
ses commandes, c'était non négociable.
Aujourd'hui, on les sent plus soucieux,
plus attentifs aux conséquences que cela
peut avoir en amont de la filière. » Un bon
exemple est celui de Système U, qui dispose maintenant d'un bureau d'achats
à Boulogne, et dont les acheteurs sont
davantage impliqués.
Traditionnellement, les opérations promotionnelles sont un bon moyen d'écouler des volumes importants lorsque le
besoin s'en fait sentir. En cette année de
Covid-19, et alors que la saison de pêche
démarre sur les littoraux bretons et normands sans grande visibilité sur l'état de
la demande, cet outil pourrait s'avérer
particulièrement utile. Or, depuis l'entrée
en vigueur de la loi Égalim de 2018, censée rééquilibrer les relations commerciales
entre fournisseurs et distributeurs, l'impact des promotions a été significativement réduit. Elles ne peuvent dorénavant

excéder 34 % de remise. Dès lors, selon
plusieurs professionnels, certains prix
psychologiques pourraient ne plus être
atteints, réduisant d'autant l'efficacité des
catalogues et autres mises en avant sur le
point de vente.
En Bretagne, chez Celtarmor, initiateur du marché de la noix blanche, on
préfère aborder le marché sous l'angle
d'une meilleure valorisation de la matière
première. Y compris en contre-saison.
L'entreprise de Saint-Quay-Portrieux a
renouvelé cet été le test déjà effectué en
2019 avec deux produits innovants destinés au rayon marée : des noix marinées
prêtes à passer à la plancha, en barquette
de 400 grammes pour le rayon libre-ser-

175

millions d'euros
La valeur des saintjacques importées
en 2018 en France.
Dont 47 millions en
provenance du seul
Royaume-Uni.

vice et des brochettes de trois noix associant tomates cerises et poivrons jaunes
pour le banc marée. Le test a été mené
dans une dizaine de points de vente de
la région.
La structure costarmoricaine, rattachée
au Groupe Le Graët, se distingue également au plan de la distribution. « Notre
site de vente en ligne va entamer sa troisième saison, commente Xavier Menguy,
directeur commercial. La boutique en
ligne est destinée avant tout aux restaurateurs, mais de plus en plus de consommateurs nous passent aussi des commandes. » Et cela, en dépit d'un coût de
transport non négligeable, d'ailleurs intégré au prix de vente. ■

Pétoncles : des disparités régionales

e pétoncle présente la particularité de ne pas faire l'objet d'autorisations de pêche communautaire. « Cette espèce est exclue de la licence coquillages. Elle est exempte de suivi
de gisement pour être pêchée », explique Caroline Ton, chargée de mission au Comité national des pêches. À l'intérieur des 12 milles, c'est aux comités régionaux qu'il revient de mettre
en place ou non des licences. La région Nouvelle-Aquitaine est la seule à s'être dotée d'une
licence pour encadrer la gestion de la ressource en pétoncles, en l'occurrence le pétoncle
noir, afin de réglementer l'accès au gisement des Pertuis charentais. Ailleurs, il n'existe pas
de licence régionale.

PRODUITS DE LA MER N°203 OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

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