produits de la mer - n°203 - Octobre-novembre 2020 - 24

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Le sockeye flambe
La réduction de l'offre de sockeye
entraîne une hausse des prix pour
la plus importante des espèces de
saumon sauvage du monde. Les
professionnels de la baie de Bristol,
qui fournissent les deux tiers de la
production, estiment la situation
semblable à celle de 2013, tout
en étant incapables de prédire des
chiffres de volumes et de prix précis
à l'avance. Mais alors que le dollar,
fort, les pénalise sur les marchés
à l'export, la faible remontée
(historique) en juillet des poissons
et la compression du personnel
dans les sites de traitement pour
cause de Covid-19, se cumulent
pour rendre les prix élevés. Et ce y
compris sur le marché intérieur.

.
B.V

Halte aux poux
avec Aquacloud

Les bilans de deux colosses norvégiens
du saumon indiquent que la filière de l'or
rose a clairement été impactée
par la pandémie.

n Ebit opérationnel de 99 millions d'euros au deuxième trimestre 2020, contre
211 millions d'euros pour la même période
l'année précédente. Les derniers chiffres
divulgués par Mowi ne sont pas bons. La
pandémie du Covid-19 s'est traduite par
une baisse des prix du saumon sur tous les
marchés et donc une réduction des bénéfices. L'opérateur international du saumon
a déclaré un chiffre d'affaires opérationnel
de 911 millions d'euros au deuxième trimestre 2020 (contre 1 021 millions d'euros un an plus tôt). Dans le même temps,
le volume total de 104 303 tonnes (contre
98 483) était conforme aux prévisions.
Dans un communiqué, Ivan Vindheim,
le PDG, se félicitait « d'un fonctionnement
des opérations presque à la normale malgré
les perturbations du marché et de la logistique », tout en réaffirmant la volonté du
groupe de réduire ses effectifs de 10 % d'ici
2024, soit 1 500 postes. « La réduction des
coûts reste notre priorité. Cela passe par
l'automatisation, la numérisation, l'amélioration des processus de production et le
redimensionnement de l'organisation. »
Soit la poursuite d'un programme lancé
en 2018 pour répondre aux problèmes biologiques dans les exploitations, à des réglementations plus strictes et à une augmentation générale du coût des intrants. Le
premier volet de ce programme devra prêter une attention toute particulière aux problèmes des spécimens échappés des cages
en mer. Plusieurs incidents conséquents ont
en effet été observés en Écosse ces derniers

Le saumon est
la 12e espèce
produite
dans le monde
et la 3e en Europe
(avec + de
1,5 million
de tonnes).

mois, à la suite de tempêtes. Sur la même
thématique, Mowi été condamné fin août,
au Chili, à une amende de 5,6 millions
d'euros pour « dommage environnemental irréparable » à la suite du même type
d'incident en 2018.
De son côté, le Groupe Lerøy affiche
un bénéfice d'exploitation de 19,4 millions d'euros au deuxième trimestre 2020
(contre 53,6 millions en 2019) sur le seul
segment de l'élevage et de la valeur ajoutée. La récolte s'est élevée à 39 000 tonnes
(37 000 en 2019). Son bilan indique pourtant que les prix du saumon atlantique
ont été affectés ces dernières années par
le manque d'augmentation de la production intérieure norvégienne depuis 2012.
Un manque de croissance dû aux défis biologiques, à la limitation des licences et aux
réglementations.
Dans le même temps, l'évolution positive de la demande et l'affaiblissement de la
couronne norvégienne ont abouti à des prix
historiquement très élevés pour le saumon.
Début 2020, les prix spot étaient autour
de 7,2 €/kg. La pandémie les a fait chuter à 4,51 €/kg. Lerøy s'attend néanmoins
à des améliorations dans la seconde moitié de 2020 et début 2021. La politique du
groupe est de poursuivre son développement de captation de la valeur ajoutée tout
le long de la chaîne. Il est impliqué dans la
transformation extensive des produits de la
mer et dispose d'une large gamme de produits dans les principales catégories, frais,
surgelés et fumés. Une part croissante des
matières premières est, par exemple, filetée
en Norvège. Ce qui se traduit par des coûts
inférieurs et une empreinte environnementale plus faible.
Dominique GUILLOT

Mowi a annoncé une réduction de ses effectifs
de 10 % d'ici 2024, soit 1 500 postes.

Les épidémies de poux de mer
représentent un problème majeur
pour l'industrie du saumon.
Les pisciculteurs norvégiens se
sont donc rassemblés pour créer
la plateforme Aquacloud, qui
partage au quotidien des données
anonymisées sur 2 800 cages à
poissons réparties sur 320 sites.
Le projet, dirigé par le NCE
Seafood Innovation Cluster, utilise
l'intelligence artificielle de la
plateforme Watson d'IBM pour
traiter ces informations.
À l'aide d'algorithmes, le système
prédit les épidémies deux semaines
avant qu'elles ne surviennent.
Le système permet de prendre des
mesures, telles que l'introduction
de poissons plus propres ou
d'autres techniques d'épouillage.

Le saumon accuse le coup

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PRODUITS DE LA MER N°203 OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

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