Journal Le marin N°3095 - 3 novembre 2006 - (Page 28)

28 amers Drôles de dockers parisiens Le port de Paris aurait-il fait appel à des sumos japonais pour assurer la manutention de ses conteneurs ? C’est en effet ce que l’on peut penser, à première vue, en regardant cette image. Mais de plus près, l’erreur n’est pas permise : les malabars en carton-pâte ne sont vraiment pas réels et le conteneur rose n’appartient à aucune compagnie connue. Non les deux « dockers », qui attisent la curiosité, sont l’œuvre de David Mach, qui exposait, parmi tant d’autres, dans le cadre de la Foire internationale d’art contemporain, qui s’est tenue à Paris du 26 au 30 octobre. Exilée pendant plusieurs années à la périphérie de la capitale, cette grande manifestation artistique a rejoint le cœur de la ville pour sa 33e édition. C’est ainsi que nos deux dockerssumos se sont retrouvés dans le jardin des Tuileries. Pas très loin de la Seine il est vrai, mais suffisamment cependant pour que, s’ils avaient été réels, on ne puisse imaginer une seule seconde qu’ils aient pu y mener cette jolie boîte rose. Claude Stefan Les « dockers » de David Match ont étonné plus d’un promeneur aux Tuilerie. Ça ne manque pas de sel De l’humanitaire au militaire L’image était belle. Le Simon Keghian, ex-chalutier de 54 mètres d’Intermarché construit en 1972, avait été offert au Sri Lanka quelques mois après le raz-de-marée du 26 décembre 2004. Il avait quitté Lorient pour un long périple, les cales pleines de nourriture, de médicaments et de matériel médical destinés aux populations sinistrées. L’armement, qui l’avait cédé pour un euro symbolique, avait reçu l’assurance que l’ancien chalutier servirait une bonne cause. Plusieurs hypothèses circulaient à l’époque : l’ex-Simon Keghian allait servir de bateau école pour l’apprentissage de la navigation ou de navire ravitailleur de glace pour les pêcheurs locaux. L’idée qu’il puisse continuer à être exploité comme navire de pêche, également évoquée à l’époque, avait suscité la colère de l’association tiers-mondiste Pêche et développement, qui avait pointé la dérive qu’aurait pu constituer une telle utilisation au milieu d’une flottille artisanale. Quelques rares observateurs s’étaient, enfin, inquiétés en voyant le bateau passer sous registre militaire sri-lankais avant même son départ du port breton. Ils n’avaient pas tort. Notre confrère Ouest-France a publié, le samedi 28 octobre, une photo récente du bateau. Rebaptisé Diya Wara (providence de la mer), il est devenu un patrouilleur au service de l’armée qui l’utilise, dans un contexte de guerre, pour faire la navette entre deux ports militaires : Galle, au sud du pays, et Trinco Malee, au nord-est. Trinco Malee est une enclave dans une zone contrôlée par les séparatistes Tamoul. Ces derniers attaquent régulièrement la Marine nationale sri-lankaise, le dernier attentat en date ayant fait 99 morts, le 16 octobre dernier. L’ex-Simon Keghian est maintenant doté de trois tourelles abritant des canons bi-tubes de 14,5 mm (une est placée à l’avant, les deux autres à l’arrière, sur le portique). Des mitrailleuses lourdes de 12 mm hérissent les flancs bâbord et tribord de l’ancien chalutier, rapidement reconverti de l’humanitaire au militaire… L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Philippe URVOIS « No Catch » : la nouvelle arme de destruction massive de la pêche. Le concept marketing « No Catch » est celui d’un cabillaud biologique écossais, élevé chez Johnson Seafarm. Proposé dans un emballage aux couleurs très « flashy » (photo ci-dessus), qui mise plus sur le « durable » que sur le mode de production aquacole, le cabillaud bio se vend environ 30 euros le kilo dans les capitales occidentales. Après son cousin londonien, le bobo parisien peut maintenant étonner ses convives. Les ateliers de fumaison Safa de Montreuil importent le produit, présenté la semaine passée au Salon international de l’alimentation (Sial) à Paris. L’AS Monaco fait faux bond au homard breton. Pour préparer leur match contre les footballeurs nantais, le samedi 28 octobre, les footballeurs monégasques avaient choisi de se mettre au vert à Pornic. La situation de bord de mer a inspiré les dirigeants du prestigieux club qui ont passé commande, dans deux restaurants du coin, de plateaux de fruits de mer géants avec araignées, homards et tutti quanti. Las, crustacés et restaurateurs attendent toujours. Aucun rouge et blanc n’a pointé le bout de son nez dans les établissements. Rendez-vous loupé, comme à Nantes le samedi soir où le club s’est incliné devant les Canaris. pouvoir créer ➟ Du dauphin à l’étourneau. Poursociété Planèteun delphinarium, il faut aider à la recherche marine. La sauvage voulant implanter près de Nantes, à Port-Saint-Père, un établissement de ce type, a proposé, en liaison avec l’université de Rennes 1, un sujet étonnant. Comparer les vocalises des mammifères marins à celles des étourneaux, ces petits oiseaux noirs qui se regroupent en énormes compagnies avant de migrer, à l’automne. Les « écolos » sont montés au créneau. Contre le principe même du delphinarium et non contre le sujet d’étude choisi qui, lui, « ne mangeait pas pain ». Quoi que… ➟ ➟ Lionel Flageul D. R. En escale discrète à l’arsenal de Galle, au Sri-Lanka, l’ex-« Simon Keghian », toujours en vert, a bien changé d’armement Vendredi 3 novembre 2006

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