Journal Le marin N°3095 - 3 novembre 2006 - (Page 4)

1 ligne de T - fixe 2 lignes de T international pêche « Le Joola » Des ministres sénégalais en cause dans le naufrage Le naufrage du ferry « Le Joola » avait, en 2002, fait près de 2 000 victimes, parmi lesquelles plusieurs Français. L’avocat de leurs familles met en cause plusieurs anciens ministres sénégalais. Mesures pour la sécurité La Commission européenne a adopté, le vendredi 13 octobre, une proposition « modifiant certaines règles de la politique commune de la pêche ». Elle étend les aides publiques pour améliorer la sécurité, l’hygiène, les conditions de travail, la qualité des produits et le rendement énergétique à bord. Cette proposition vient en fait modifier le règlement de base actuel de la politique commune de la Pêche, destiné à bloquer tout accroissement de capacité de la flotte européenne. Elle tente de corriger les « effets pervers » que cet encadrement pourrait produire sur l’environnement de travail ou la production à bord. Deux points importants sont à retenir. Selon les textes précédents, à compter du 1er janvier 2007, tout tonnage sorti de flotte avec des aides publiques était définitivement perdu. Les aides à l’amélioration de la sécurité à bord, des conditions de travail, de l’hygiène et de la qualité des produits étaient limitées aux interventions réalisées sur la superstructure des navires de plus de cinq ans et subordonnées au fait que l’augmentation du tonnage (GT) ne se traduise pas par une augmentation de la capacité de capture. La nouvelle proposition permet aux États membres de créer une « banque de GT », avec la possibilité de réaffecter jusqu’à 4 % du tonnage retiré, moyennant des aides publiques à d’autres navires afin de couvrir ces travaux particuliers de modernisation. Le deuxième point concerne la propulsion. Jusqu’ici, il n’était pas possible d’obtenir des aides publiques pour le remplacement ou la rénovation des moteurs. La modification proposée autorisera les États à financer la rénovation des moteurs, à la condition que la puissance du nouveau moteur soit au moins inférieure de 20 % à celle du moteur remplacé, et que cette réduction de puissance soit soustraite à titre définitif du potentiel de la flotte. Philippe URVOIS Le naufrage du Le Joola, ferry assurant la liaison entre la Casamance et Dakar, le 26 septembre 2002, est une des plus grandes catastrophes maritimes civiles. Même si le chiffre de 1 865 morts est avancé, on estime le nombre de disparus dans le naufrage, au large de la Gambie, à 2 000 environ. Et parmi eux, 22 Français. Les familles des victimes se sont regroupées en association et ont entamé des actions en justice, qui ont été regroupées devant le tribunal d’Evry. Six mois après le drame, la procédure a été ouverte par le procureur et un juge d’instruction chargé de mener l’enquête. Il a demandé la collaboration des autorités sénégalaises et gambiennes. « Le Sénégal a refusé pour des motifs soi-disant d’ordre public. La Gambie n’a même pas répondu, alors qu’elle laisse les autorités sénégalaises accéder à l’épave qui repose dans ses eaux territoriales », s’indigne Me Rosenthal, un des avocats de l’association des familles. Le juge d’instruction a donc dû se débrouiller sans enquête locale. Mais il n’est pas bredouille pour autant. L’avocat le constate : « Les investigations de police judiciaire menées en France et à l’étranger ont mis à jour quantité d’éléments accablants sur l’état et la gestion du ferry ». Le collège d’experts maritimes, nommé par le juge, a découvert des insuffisances extrêmement graves qui ont conduit à considérer que le navire était innaviguable. Marine nationale Le naufrage du « Le Jolla » était quasiment inévitable au vu des fautes commises. les ponts supérieurs surchargés de passagers. D’autre part, le navire n’était pas correctement ballasté et était sujet à des effets de carène liquide. La capacité du navire était de 590 passagers. Ce jourlà, on estime qu’il y en avait quasiment quatre fois plus. Comme l’explique Me Rosenthal, « le naufrage était évidemment prévisible. Par ailleurs, 400 personnes avaient pris place dans le pont parking du ferry, et pour qu’elles puissent respirer, on avait ouvert les portes. Comme il y a eu un grain, tout le monde a cherché à s’abriter et s’est précipité d’un côté du navire, augmentant ainsi la gîte et provoquant le naufrage ». De graves carences ont également été constatées en ce qui concerne l’intervention des secours. Le dernier contact entre le navire et le centre de secours de Dakar serait intervenu à 22 h, les secours, eux, n’auraient commencé qu’à 8 h du matin. Qui est responsable ? Au Sénégal, l’affaire a été classée sans suite par le procureur général de Dakar, au motif que le commandant était mort dans l’accident. Un fond d’indemnisation a dédommagé les victimes sénégalaises, mais en dessous des minima prévus par la loi. En France, le juge d’instruction ne lâche pas prise. « L’absence de coopération du Sénégal et de la Gambie a certes empêché toute enquête sur place, mais la quantité de documents saisis et les témoignages recueillis vont permettre au juge d’instruction de délivrer des mandats d’arrêts internationaux contre tous ceux qui sont susceptibles de voir leur responsabilité engagée. » Transports, responsable de l’inspection du navire, le Premier ministre de l’époque et le chef d’exploitation seraient également concernés. Les mêmes personnes, à l’exception du Premier ministre, plus le chef d’état-major de l’Armée de l’air, responsable des secours aériens, pourraient également être mises en examen pour l’infraction de non-assistance à personne en péril. Il est difficile de prévoir l’attitude des autorités sénégalaises actuelles et la position de l’État français. « Le parquet, représentant de l’État français, et qui est à l’origine de l’ouverture de cette instruction, serait sans doute très gêné s’il devait recevoir des instructions différentes de celles reçues au départ. Cela n’est guère envisageable au regard du trouble considérable à l’ordre public causé par ce naufrage et de l’immense émotion des familles des victimes qui n’accepteront pas d’être sacrifiées sur l’autel des relations bilatérales franco- sénégalaises », conclut Me Etienne Rosenthal. Caroline BRITZ DES RESPONSABLES À TOUS LES NIVEAUX C’est ainsi que plusieurs personnalités de l’époque pourraient être mises en cause. D’abord pour l’infraction d’homicide involontaire aggravée, l’ancien ministre des Forces armées, le chef d’état-major des Armées et le chef d’état-major de la Marine, puisque le navire était géré par la Marine nationale sénégalaise. L’ancien ministre des CHRONIQUE D’UN NAUFRAGE ANNONCÉ Au niveau technique d’abord : des documents témoignent d’une instabilité chronique du navire. Le jour du naufrage, le navire a appareillé avec une gîte de plus de 20 degrés. La répartition du fret était totalement déséquilibrée, les véhicules pas saisis et Une plate-forme pétrolière à la dérive en mer du Nord. Une plate-forme pétrolière appartenant au groupe Fred Olsen Energy est à la dérive en mer du Nord, à une centaine de milles au sud-ouest de la Norvège. La plate-forme était en train d’être remorquée vers les chantiers navals polonais de Gdansk, quand une des amarres a lâché, sans doute sous l’effet de la tempête. 75 employés sont à bord et ne peuvent être évacués du fait des conditions météo. La société Fred Olsen a précisé qu’ils n’étaient pas en danger, « la dérive étant contrôlée ». ➟ Un chimiquier ➟chimiquier Snow volé par son équipage en plein océan Indien. Le White, appartenant à l’armement Lee & Ahmad d’Ajman (Émirats Arabes Unis), n’a plus donné de nouvelles depuis le 21 octobre, date à laquelle il se trouvait au large d’Oman. L’armateur, l’of ficier de liaison de la marine américaine et les autorités émirati, ont déclaré que le commandant et l’équipage avaient détourné le navire, qui faisait route vers les zones de pêche thonière au sud d’Oman. Selon eux l’intention de l’équipage est de revendre la cargaison puis de se rendre en Corée du Sud. Néanmoins, le commandant serait en train de négocier la restitution du navire contre paiement. Le navire, un petit chimiquier noir et blanc de 69 mètres de long, pourrait encore se trouver au large d’Oman. suédois en Baltique. ➟ Un porte-conteneurs suédois a coule dans la soiréeLe Finnbirch, un porte-conteneurs coulé du mercredi 1er novembre au large de la côte sud-est suédoise. Treize des quatorze membres d’équipages ont été sauvés. Les recherches pour retrouver le marin disparu se poursuivent dans des conditions météorologiques difficiles. Le navire était parti d’Helsinki en Finlande à destination d’Aarhus au Danemark. Régions ultrapériphériques : aides prolongées. Les aides à la construction et à la modernisation sont prolongées jusqu’à la fin 2006 dans les régions ultrapériphériques (Açores, Madère, Canaries, Guyane et Réunion). Le Parlement européen est intervenu en ce sens, le jeudi 26 octobre, en assemblée plénière, à la demande du Conseil des ministres européens des pêches. mer ➟ Maquereau de et lesdu nord : hausse en 2007. L’Union européenne, la Norvège îles Féroé se sont accordés, le mercredi 25 octobre, sur un total admissible de capture de 422 551 tonnes de maquereau en mer du Nord pour 2007, conformément aux avis des scientifiques. Ce tac était de 373 535 tonnes en 2006. ➟ Vendredi 3 novembre 2006

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