CONCLUSION DU TITRE I 121. Dans la transmission successorale fondée sur la confusion immédiate des patrimoines successoral et personnel de l'héritier, la protection des créanciers successoraux contre l'insolvabilité de l'héritier n'a fait l'objet d'aucune amélioration contrairement à ce que postulait une organisation fonctionnelle de la liquidation du passif successoral. L'essentiel des amendements et innovations opéré par la loi du 23 juin 2006 est destiné à garantir les intérêts de l'héritier contre le risque d'insolvabilité du de cujus. Parallèlement, la loi a ouvert une large place à la succession volontaire pour permettre au de cujus d'anticiper les difficultés liées au règlement successoral. La nouvelle loi s'est orientée vers un étiolement général des conséquences de la confusion des patrimoines mettant en œuvre la succession à la personne. Elle emporte passivement un affaiblissement du droit de gage des créanciers successoraux et, activement, un renforcement de la limitation des pouvoirs de l'héritier par son dessaisissement par la volonté du de cujus. Qu'elles soient ponctuelles ou plus insidieusement globales, des solutions inspirées ou empruntées à la succession aux biens sont introduites dans notre système de succession à la personne. Il va sans dire que la cohérence du droit successoral français s'en trouve obscurcie et il est bien malaisé d'appréhender abstraitement le fondement de la transmission successorale fondée sur la confusion des patrimoines à la suite de la réforme du 23 juin 2006.