Officier public et ministériel À vous qui vous donnez la peine de nous lire, soyez rassurés si jamais l'inquiétude vous a saisi en prenant connaissance du titre du thème qui va être abordé maintenant. Vous pouvez rester bien confortablement installés dans votre fauteuil à savourer ces pages ; pas la peine de vous mettre au garde-à‑vous ! Bien que souvent sans grade autre qu'universitaire, avec pour seules armes son sceau et sa clef de signature utilisés aux fins d'accomplissement de sa mission de service public, le notaire est pourtant bel et bien un officier mais d'une nature toute particulière. Officier singulier même s'il partage avec les militaires d'une part cette position hiérarchique à l'égard de ses subordonnés dans son étude et d'autre part un uniforme. Gardez toutefois votre pièce d'identité à portée de main (c'est mieux qu'un simple matricule car vous ne serez jamais un simple numéro chez un notaire) : il vous la demandera immanquablement au cours du rendez-vous, dans la mesure où la loi lui fait obligation de vérifier l'identité, la capacité et le pouvoir des parties à l'acte qu'il reçoit. Selon l'article 1369 du Code civil, « L'acte authentique est celui qui a été reçu, avec les solennités requises, par un officier public ayant compétence et qualité pour instrumenter ». Au cœur de l'authenticité se trouve donc un élément institutionnel : une personne habilitée spécialement instituée par l'autorité publique pour établir et dresser des actes authentiques. Il s'agit du notaire. Il est tout d'abord un officier ministériel, c'est-à‑dire un officier investi d'une charge par l'autorité publique qui lui donne le droit d'exercer jusqu'à 175