L''UuIENCE EST LEeÉEe... détenues lui ont confié avoir, dans ce lieu isolé et contraint, « fait la paix avec elles-mêmes ». Isabelle Rome reste néanmoins convaincue que la prison doit retrouver sa place dans la cité. « Elle ne doit pas se réduire à l'ouverture et la fermeture des portes. Elle ne doit pas être un lieu d'exclusion ni de déconnexion du monde extérieur », assure-t-elle. D'où son souhait de voir assouplir les permissions de sortie des mères et des pères incarcérés pour rendre visite à leurs enfants. « Car il en va de leur responsabilité en tant que parent », justifie-t-elle. Partisane d'un « accès limité à Internet pour favoriser l'enseignement à distance et l'accès à la culture », elle suggère aussi de « développer des partenariats avec des universités et des entreprises, et de renforcer le suivi psychiatrique et psychologique » qui fait cruellement défaut notamment dans les grands établissements. Elle insiste aussi sur l'importance d'« intégrer davantage dans la cité le personnel pénitentiaire dont l'expertise en matière de relations humaines » est un précieux atout. La magistrate rend par ailleurs hommage à ces « matonnes » qui ont à cœur d'encadrer ces femmes auxquelles elles s'identifient forcément un peu. À l'issue de ce voyage de l'autre côté du mur, Isabelle Rome ne regardera plus jamais comme avant les ors étincelants du château qui trône à quelque 300 mètres de la prison d'où l'on se contente de les deviner, faute de pouvoir les contempler. 23