L''UuIENCE EST LEeÉEe... n'ont pas le profil de délinquants chevronnés et leur proxénétisme ne s'accompagne d'aucune violence ou menace. Il demande six mois de prison avec sursis pour le chauffeur et dix mois avec sursis pour l'autre. L'avocat de la défense s'emploie à détourner le microscope judiciaire des « détails » vers « l'essentiel : le réseau de traite des blanches dont ces filles sont les victimes ». Il s'agit là du « véritable agresseur » et celui-ci a été délibérément écarté du dossier, souligne l'avocat. « Personne n'évoque ce réseau de proxénétisme russe qui met les filles sous sa dépendance économique (...). Et que dire des hôteliers qui réservent des étages entiers à la prostitution et du personnel qui perçoit des suppléments de revenus parce qu'ils nettoient les chambres plusieurs fois par jour ? Pourquoi ne sont-ils pas renvoyés devant votre tribunal pour proxénétisme aggravé ? », s'indigne-t-il. Il déplore que dans un tel contexte la justice s'attaque à son client, « repasseur à temps partiel dans un pressing de banlieue ». Il s'est « installé dans un hall d'hôtel avec sa bouteille de mousseux et a proposé aux filles de faire du black pour les libérer de l'emprise de leur réseau (...). En fait, ces hommes ont dérangé qui ? Les véritables proxénètes, bien sûr ! Et la police et la justice sont instrumentalisées par ceux qui tirent profit de la prostitution de la manière la plus cynique », conclut le juriste après avoir pointé les failles techniques et juridiques du dossier. Le deuxième avocat se joindra à cette ligne de défense tout en qualifiant les deux hommes de « pieds nickelés d'un prétendu proxénétisme ». Mais leur culpabilité sera néanmoins reconnue par le tribunal qui suivra à la lettre les réquisitions du procureur. 304