« Enrayer la délinquance avant qu'elle ne s'enkyste » La permanence du parquet des mineurs de Lille ne chôme pas, même pendant l'été. Des jeunes sont interpellés et déférés devant le procureur. Arrêt sur image. « Encore lui ! » Certains noms font tilt aux oreilles des magistrats du parquet des mineurs du tribunal de Lille, deuxième juridiction de France en termes d'activité pénale. Un multi-réitérant de 17 ans vient d'être épinglé par les policiers après un vol par effraction. Il fait partie des quelque 20 % de la population des mineurs connus de la justice qui fréquentent le plus assidûment le tribunal. Il est 9 heures en cette fin du mois d'août presque caniculaire et les services du parquet sont déjà en pleine ébullition. Les affaires du jour déboulent dans le bureau d'André Lourdelle, vice-procureur assurant la permanence. Le magistrat jongle entre les appels téléphoniques d'enquêteurs rendant compte des dernières interpellations, les auditions de mineurs déférés en prolongation de garde à vue, les auditions de ceux qui vont être présentés au juge des enfants et autres urgences du quotidien judiciaire. Mineur en danger Été comme hiver, le service fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. « J'ai été réveillée plusieurs fois la nuit dernière », raconte une magistrate à son collègue. Elle a dû bloquer en urgence le départ d'une mère et de ses deux enfants mineurs en transit à Lille. La femme voulait se rendre en Belgique pour se prostituer. Elle était suivie par la juridiction de Rennes pour ses carences éducatives. Averti de sa décision de rejoindre un bar à hôtesses, le parquet de Rennes a alerté son homologue lillois en pleine nuit pour qu'il fasse placer d'urgence ses enfants en danger. 415