F Fait : le droit administratif n'est pas désincarné de la réalité, l'appréciation de la réalité des faits et leur qualification juridique sont des étapes essentielles du raisonnement juridique adopté par le juge saisi d'un recours pour excès de pouvoir qui exerce un contrôle dont l'intensité juridique est variable. L'appréciation des faits est essentielle pour le juge de plein contentieux afin qu'il statue sur le préjudice subi du fait de l'action ou de l'inaction de l'administration. Le fait du prince désigne l'intervention par l'autorité administrative dans l'exécution du contrat rendant plus difficile l'exécution de celui-ci et donnant lieu, pour cette raison, à une indemnisation intégrale du préjudice subi par le cocontractant. Le fait du tiers désigne l'action d'une personne exonérant en partie ou totalement l'administration de sa responsabilité pour faute dans la création d'un dommage préjudiciable. Faute : elle peut être le fait d'une autorité administrative, d'un usager ou bien d'un tiers. Une faute peut résulter aussi bien d'une action que d'une inaction. Toute illégalité étant fautive peut entraîner la responsabilité de l'État. Pour tenir compte de la difficulté intrinsèque de certaines activités, le juge administratif a créé une distinction entre la faute lourde et la faute simple. La première est exceptionnelle et part du constat que tout fait n'engage pas en raison de son existence la responsabilité de l'État ; la faute lourde voit son champ d'application se réduire notamment dans le domaine 46