Carnet d'entraînement - Droit constitutionnel - Les institutions de la Ve République - Licence 1 - 1re - 82

Commentaire de texte
Extrait de l'ouvrage d'Oliver Duhamel, Le pouvoir politique en France, Chapitre 7,
« L'extinction du référendum », éditions PUF, 2003.
« Au principe du référendum, la démocratie hésite à objecter. Il lui est permis de rappeler que la démocratie ne se limite pas à la souveraineté du peuple mais exige également
le respect et le développement des droits de l'homme, à la fois condition de l'exercice
libre de la souveraineté et horizon de l'aménagement d'une cité commune. La démocratie ne se reconnaît ni dans le lynchage, ni par l'acquiescement global à un homme,
fut-ce sous l'apparence de l'adhésion au projet qu'il soumet, ni par la ratification d'une
demande démagogique dont la promotion aura été habilement assurée par un charlatan de passage. Le peuple peut devenir liberticide : les Bonaparte en ont été la preuve.
Se pose alors la question de la compatibilité entre décision référendaire et respect des
libertés, qui n'est ni simple, ni insoluble.

Il est indispensable
de présenter, dès le
début de l'introduction
d'un commentaire, le
texte analysé et son
auteur, si possible sa
fonction. Résumer
l'apport du texte en
une ou deux phrases
sera également un
plus pour votre copie et
montrera que vous avez
compris son intérêt.

Pensez à définir le ou
les termes importants
dès l'introduction.
Ici, le référendum
apparaît dans le titre de
l'ouvrage de l'auteur,
d'où la nécessité de
s'attarder sur ce terme.

Mobiliser ne saurait cependant permettre n'importe quoi. Nul doute que les électeurs
se déplaceraient pour rétablir la peine de mort, et plus encore pour découper en rondelles sur la place publique les assassins d'enfants. Est-ce une raison pour l'accepter ?
Toute barbarie ne devient pas acceptable pour cela seul que le peuple la demande ».

Introduction
Juriste français spécialiste de droit constitutionnel, Olivier Duhamel envisage l'extinction du
référendum dans le septième chapitre de son ouvrage « Le pouvoir politique en France », publié en 2003. L'extrait soumis porte spécifiquement sur la question référendaire, que l'auteur
confronte à l'exigence démocratique. Le texte fait, par ailleurs, écho aux opinions contrastées
qui marquent les débats sur le recours à cette forme de consultation.
Le référendum, il convient de le rappeler, est une procédure qui permet aux citoyens
de s'exprimer en répondant de manière positive ou négative à une question soumise
par le titulaire de l'autorité, à l'échelle nationale ou locale. Le référendum est en outre
reconnu en France comme l'une des formes d'exercice de la souveraineté, aux côtés de la
représentation. Or, le recours au référendum suscite des réactions divergentes. En effet,
si les partisans de la démocratie directe perçoivent le référendum comme un moyen utile
d'associer le peuple à l'élaboration des décisions qui le concernent, les défenseurs de la
démocratie représentative en ont une vision plus nuancée, considérant que la réponse
du peuple est difficile à anticiper ou qu'il est susceptible d'être confondu avec une forme
de plébiscite.
L'extrait étudié révèle clairement la thèse de l'auteur. À ses yeux, la démocratie n'implique pas nécessairement la consultation du peuple par le référendum, au risque sinon
que différents impératifs, notamment celui de protéger les droits fondamentaux, soient
mis en danger. Autrement dit, l'auteur doute de la capacité du peuple à donner une

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