CHAPITRE 20 - Conflits collectifs du droit de grève et doit être annulé. La question soulevée par le pourvoi était encore de savoir si les revenus de remplacement perçus pendant la période courant entre l'éviction de l'entreprise et la réintégration devaient être déduits de l'indemnité correspondant aux salaires dont il avait été privé. Dès les années 1990, la Cour de cassation a affirmé que le salarié licencié illégalement en raison de l'exercice du droit de grève pouvait prétendre au paiement d'une indemnité égale au montant de la rémunération que l'employeur aurait dû lui verser entre la date de son éviction et celle de sa réintégration, sans qu'il y ait lieu de déduire les revenus de remplacement ou les salaires qu'il avait pu percevoir pendant la même période. La Haute juridiction maintient cette position. Pour aller plus loin * Cass. soc., 9 mai 2012, nº 10-26497 : constitue en principe une faute lourde justifiant le licenciement d'un salarié gréviste l'atteinte à la liberté du travail. * Cass. soc., 17 déc. 2013, nº 12-23006 : en l'absence de voie de fait et d'une situation d'insécurité ou d'atteinte aux personnes, la fermeture de l'entreprise par l'employeur en raison d'un mouvement de grève est illicite et constitutive d'une entrave à l'exercice de ce droit. Doit dès lors être approuvé le conseil de prud'hommes qui octroie des dommages-intérêts aux salariés grévistes. 199