Les autorités chargées de la sécurité intérieure Chapitre 2 Les affaires intérieures n'ont pas toujours été une matière politique noble. La Constitution est donc silencieuse sur la notion de sécurité. Tout au plus, il est possible de se référer à la notion de sûreté qui apparaît dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. 1 Le président de la République Une lecture restrictive de la Constitution pourrait amener à la conclusion que le président de la République n'est pas une autorité de sécurité intérieure. Pour autant, le rôle du président en matière de sécurité intérieure se déduit bien de la Constitution et ne cesse de s'affirmer avec le temps, par la pratique du pouvoir et par la reconnaissance législative et réglementaire de son rôle essentiel à la sécurité intérieure. L'article 5 de la Constitution érige le président de la République en garant de la continuité de l'État. La continuité de l'État a nécessairement une dimension de sécurité intérieure, car cette même notion ne peut exister sans l'État. Si l'article 16 donne la possibilité au président de la République d'exercer les pleins pouvoirs non seulement dans des hypothèses de menaces extérieures (« l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux »), la rédaction de cet article n'est nullement exclusive de menaces intérieures. Bien au contraire, l'hypothèse de la menace grave et immédiate des institutions de la République englobe bien la notion de trouble à l'ordre public.