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MÉMENTOS LMD - PRINCIPES FONDAMENTAUX DE DROIT CONSTITUTIONNEL

(agora). Mais ce mode de gouvernement n'est qu'un idéal, Rousseau lui-même ayant
admis son caractère impraticable.
Rousseau, Du contrat social, 1762
« À prendre le terme dans la rigueur de l'acception, il n'a jamais existé de véritable démocratie,
et il n'en existera jamais. Il est contre l'ordre naturel que le grand nombre gouverne et que le
petit soit gouverné. On ne peut imaginer que le peuple reste incessamment assemblé pour
vaquer aux affaires publiques ».

La démocratie directe ne se pratique guère, en réalité, que dans le cadre de territoires
relativement restreints et peu peuplés, telles certaines collectivités territoriales ou
certains cantons suisses.
Exemple

Dans certains cantons suisses, habités par quelques dizaines de milliers de citoyens (Glaris,
Appenzell Rhodes-Intérieures) et dans de nombreuses communes, des assemblées populaires (les Landsgemeinde) sont réunies chaque année afin de débattre des affaires
locales, certaines questions donnant lieu à des votes à main levée. Sont utilisés également,
au niveau cantonal, d'autres procédés de démocratie directe, tels l'initiative populaire en
matière législative, le référendum obligatoire ou facultatif, le droit de pétition, ou le droit
de révocation populaire. Si tous les citoyens dotés d'une carte d'électeur sont associés à la
vie politique, c'est cependant très tardivement que la population féminine a pu accéder au
droit de suffrage (1971, au niveau fédéral).

Stricto sensu, la démocratie directe n'est plus qu'une curiosité politique. La plupart des
démocraties sont en réalité représentatives, ou semi-représentatives puisqu'elles
prévoient le recours à des organes représentatifs et, parallèlement, à des procédures
d'intervention populaire directe.
Dans la démocratie représentative, les pouvoirs attachés à la souveraineté sont
confiés à des représentants élus, en charge du gouvernement et de l'élaboration de
la loi (magistrats, gouvernements, assemblées). La démocratie représentative suppose
des citoyens intéressés et éclairés qui, grâce au suffrage universel, choisissent des
gouvernants auxquels ils s'identifient et à qui ils font confiance.
La démocratie représentative, reposant sur la confiance placée dans les élus du
peuple, connaît, de façon récurrente, une crise liée au manque de représentativité des
gouvernants et à la désaffection des citoyens pour la chose politique. Le fossé entre
gouvernants et gouvernés, l'abstentionnisme électoral, la montée des extrêmes, le développement de modes d'expression alternatifs au suffrage, parfois violents, ou encore la
méfiance à l'égard des élites et certaines formes d'antiparlementarisme, sont autant de
manifestations du phénomène.
Malgré ses défaillances, la démocratie est le moins mauvais de tous les régimes politiques, ou, comme le disait Winston Churchill, elle est « le pire des régimes à l'exception
de tous les autres ». Elle mérite donc d'être adaptée dans ses conditions d'exercice voire,
pour certains, réinventée, en renforçant le poids d'autres acteurs que le peuple et les
représentants, que sont la société civile, les juges, ou certains corps intermédiaires ou
relais d'opinion.

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