Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 1 : Théorie générale du droit constitutionnel - 17e - 114

CHAPITRE 6 - Le régime parlementaire
judiciaire, et même possibilité pour le « Baskomutan » (commandant en chef !) ou « reis » de se
maintenir au pouvoir jusqu'en 2028 en cas de victoire à la présidentielle de 2023 !
Hormis quelques pays comme l'Inde (« la plus grande démocratie du monde » avec ses
814 millions d'électeurs), le Pakistan, la Tunisie, l'Éthiopie et Madagascar, les 146 États du TiersMonde ignorent le régime parlementaire.

1 Les caractéristiques du régime parlementaire

■ Les critères du régime parlementaire
a) Le dualisme de l'exécutif et la procédure du contreseing
Les organes exécutifs sont dissociés en régime parlementaire : un chef de l'État (monarque, président, empereur [Japon]) et un gouvernement avec à sa tête un Premier ministre (ou président
du Conseil ou chancelier) qui est le chef de l'exécutif.
Le chef de l'État, qu'il soit monarque héréditaire ou président de la République, n'est jamais le
chef de l'exécutif en régime parlementaire. Toutefois, à l'époque désormais révolue (sauf en
Lituanie et dans le grand-duché de Luxembourg) du parlementarisme « dualiste », le souverain
exerçait plus qu'une magistrature d'influence, et jouait même un rôle politique actif bien que le
Premier ministre fût, évidemment, le chef de l'exécutif. Dorénavant, dans le cadre d'un parlementarisme « moniste », le chef de l'État exerce au minimum un rôle uniquement protocolaire, au
maximum une fonction d'arbitre.
En République parlementaire, élu par le Parlement ou par un collège spécial un peu plus large que
le Parlement (Allemagne, Italie...), le président ne bénéficie pas d'une investiture populaire, sauf
dans les 18 pays européens où il est élu au suffrage universel direct : France, Finlande, Portugal,
Autriche, Irlande, Islande, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie, Macédoine, Bosnie-Herzégovine (présidence collégiale de trois membres), Croatie, Slovénie, Serbie,
Monténégro, et Lituanie. Dans les États de l'Europe centrale, orientale et balte, l'élection du président au suffrage universel direct est la règle : en effet, seuls la Hongrie, l'Albanie, le Kosovo, la
Lettonie, et l'Estonie continuent à pratiquer l'élection du président par le Parlement.
Actuellement, au sein de ces 18 pays européens qui se sont dotés d'un régime parlementaire tout
en prévoyant l'élection du chef de l'État au suffrage universel direct, seul le président français
devient le chef de l'exécutif lorsqu'il dispose d'une majorité parlementaire qui lui est favorable
(présidentialisme) : en France cette dérive institutionnelle est la conséquence du double héritage
gaullien, à savoir la pratique présidentialiste du régime (dès janvier 1959) et l'élection du président

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