Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 1 : Théorie générale du droit constitutionnel - 17e - 146

CHAPITRE 6 - Le régime parlementaire
opté pour la voie d'une nouvelle Grande Coalition (un refus aurait rappelé les heures sombres
de la République de Weimar [v. infra]), 4e GroKo dominée par les démocrates-chrétiens et
A. Merkel, réélue chancelière le 14 mars 2018 (4e mandat !). Lors d'une étonnante « crise à
l'italienne », l'Allemagne est ainsi restée sans gouvernement pendant 171 jours, A. Merkel
ne pouvant qu'expédier les affaires courantes durant cette période !
Le mode de scrutin mixte (avec dominante de la RP) ne permet donc pas à un parti politique
allemand (sauf la CDU-CSU en 1957) d'obtenir la majorité absolue des sièges, mais il favorise la
formation de gouvernements de coalition autour d'un parti dominant. Cette expérience de
la Grande Coalition est inimaginable dans les autres démocraties occidentales. En Allemagne,
l'exercice de cette « démocratie du consensus » est favorisé par le fédéralisme (des accords sont
fréquemment conclus entre les deux grands partis au sein du Bundesrat lors du vote des lois
« fédératives ») et par le douloureux souvenir de l'Allemagne de Weimar (1919-1933 [l'échec de
la coopération entre le socialisme modéré et la bourgeoisie démocratique avait alors précipité le
pays dans le nazisme]).
Ce bipartisme approché explique la stabilité gouvernementale. Une seule motion de
censure « constructive » a été adoptée (le 1er octobre 1982) en raison de la « trahison » du
FDP qui s'est associé à la CDU-CSU pour élire (à la majorité des membres du Bundestag)
Helmut Kohl chancelier à la place d'Helmut Schmidt. Concernant la confiance, elle a bien
été refusée trois fois au chancelier, mais sur sa propre demande : en effet, lors du vote, les
chanceliers Willy Brandt en 1972, Helmut Kohl (décembre 1982), et Gerhard Schröder
(juillet 2005) ont demandé soit aux ministres de voter contre le gouvernement (W. Brandt), soit
aux députés de la majorité de s'abstenir (H. Kohl, G. Schröder), afin de ne pas obtenir la confiance
et de créer les conditions juridiques permettant au chef de l'État de dissoudre le Bundestag !
Toutefois, à la suite de l'affaiblissement des deux grands partis de gouvernement et de la progression des autres partis (notamment les partis populistes [l'AfD et Die Linke]), le mode de scrutin
législatif risque de devenir source d'instabilité gouvernementale !

2) La rationalisation du régime parlementaire

DÉSIGNATION DU CHANCELIER ( ART .

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Le chancelier fédéral est élu par le Bundestag, sur proposition du président de la République fédérale, à la majorité des membres de la chambre.
- 1er scénario. Il existe au Bundestag une majorité nette. Le Bundespräsident a toujours proposé
comme chancelier le leader incontesté du parti dominant à l'intérieur de la coalition, et ce dernier
a été élu par les députés. Sinon, l'initiative passerait au Bundestag qui disposerait de 14 jours
après le 1er tour de scrutin pour élire le chancelier à la majorité absolue de ses membres. Le

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