Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 1 : Théorie générale du droit constitutionnel - 17e - 158

CHAPITRE 7 - Les régimes de confusion des pouvoirs
centrale (Kazakhstan, Tadjikistan, Turkmenistan [ancien membre de la CEI]) ; plusieurs pays
connaissent des périodes de va-et-vient entre la démocratie et l'autoritarisme : l'Arménie (démocratisation, autoritarisme, puis « révolution de velours » en avril 2018), la Géorgie ([ancien
membre de la CEI] démocratisation en 2005, puis régression depuis 2007), le Kirghizistan (démocratisation en 2005, régression en 2007, puis nouvelle progression à partir de 2010).
En Ukraine, la démocratisation du régime (2005) a fait place à un régime népotique de
février 2010 à mars 2014 sous la présidence du pro-russe Viktor Ianoukovitch (chassé du pouvoir
à la suite de grandes manifestations populaires) ; le retour de la démocratie, avec l'élection du
président Petro Porochenko (mai 2014), est fragilisé par les tentatives séparatistes des populations
russophones (Est de l'Ukraine) qui ont favorisé l'annexion (dès mars 2014) de la Crimée par la
Russie, puis déclenché une guerre civile avec le soutien du président Poutine (fragile cessez-le-feu
depuis l'Accord de Minsk [février 2015]).
En revanche, la démocratie s'est imposée très facilement dans les 17 pays de l'Europe centrale,
orientale et balte, même si les libertés publiques régressent parfois (v. p. 156) !
De même en Afrique noire, où la dictature était la règle et la démocratie l'exception (comme au
Sénégal qui a toujours connu la démocratie depuis son accession à l'indépendance en 1960), le
présidentialisme se démocratise, et les chefs d'État ont renoncé au système du parti unique.
Cette démocratisation des régimes africains est certes d'intensité variable, mais quelques pays sont
devenus, semble-t-il, d'authentiques démocraties (Afrique du Sud, Ghana, Bénin, Burkina Faso,
Botswana, Liberia, et même la Guinée depuis l'élection présidentielle de 2010...), alors que le
recul de l'autoritarisme reste limité dans d'autres pays (Cameroun, Gabon, République Démocratique du Congo [RDC, ex Zaïre], Togo, etc.). En Côte d'Ivoire, la chute du président Laurent
Gbagbo et l'installation au pouvoir du président Alassane Ouattara (avril 2011) a favorisé la démocratisation du régime. Au Mali, le processus de démocratisation - interrompu par le coup d'État
militaire du 22 mars 2012 - a été réactivé à la suite de l'élection présidentielle organisée en
août 2013 sous l'égide de la communauté internationale.
Enfin, sauf exceptions (régimes démocratiques en Israël, et même au Liban [où la démocratie
risque d'être déstabilisée par la présence du Hezbollah]), l'effort de démocratisation restait
faible dans les États du Proche et Moyen-Orient, de même que dans les États du
Maghreb et du Machrek.
Or, partie de Tunisie en janvier 2011, une déferlante révolutionnaire, populaire et démocratique
(la « révolution du jasmin ») a renversé les régimes autoritaires et corrompus des présidents Ben Ali
(Tunisie), Moubarak (Égypte), Saleh (Yémen), et conduit le roi du Maroc Mohamed VI à organiser
en juillet 2011 un référendum (98 % de « oui ») en vue de l'instauration d'une « monarchie constitutionnelle démocratique, parlementaire et sociale » ; pareillement, le régime dictatorial

155
Table des matières de la publication Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 1 : Théorie générale du droit constitutionnel - 17e
