Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 1 : Théorie générale du droit constitutionnel - 17e - 73

L'ESSENTIEL

70

DU

DROIT

CONSTITUTIONNEL

- THÉORIE

GÉNÉRALE DU DROIT CONSTITUTIONNEL

2) Classification des partis politiques
- Les partis de cadres (Maurice Duverger) ou de notables (Jean Charlot [1932-1997]). Ils privilégient la qualité de l'adhérent (recrutement des leaders d'opinion) aux dépens du nombre d'adhérents. Ils sont peu structurés, appliquent une discipline lâche et n'ont pas de programme très strict.
- Les partis de masse (M. Duverger [1917-2014]) ou de militants (J. Charlot). Ils cherchent à rassembler le maximum d'adhérents, sont très structurés (organisation pyramidale, et localement cellules du
PCF, sections du PS...), imposent une stricte discipline, et présentent un projet politique très rigoureux.
- Les partis d'électeurs (J. Charlot) ou partis de rassemblement (les partis « attrape-tout », ou
« catch-all parties » définis par Kirschheimer et Neumann). Ils tentent d'obtenir le maximum de
suffrages en rassemblant toutes les catégories d'électeurs ; ces partis cultivent le pragmatisme aux
dépens de l'idéologie, et développent des thèmes généraux et consensuels.

3) Les systèmes de partis

*

LE

*

LE

BIPARTISME

Dans ce système, il existe plusieurs partis, mais deux seulement dominent la vie politique et exercent le pouvoir par alternance (principalement dans les pays anglo-saxons). Le bipartisme est soit
« rigide » (« discipline de vote au Royaume-Uni, avec les travaillistes et les conservateurs), soit
« souple » (exemple des États-Unis avec les Démocrates et les Républicains), soit « approché »
(exemple de l'Allemagne avec la CDU-CSU, Parti démocrate-chrétien, et le SPD, Parti socialiste).
Toutefois, au Royaume-Uni même, le bipartisme semble menacé à la suite des élections générales
du 6 mai 2010 et des législatives anticipées du 8 juin 2017 (v. pp. 136-137).
En France, lors des législatives de juin 2002-2007-2012, la bipolarisation a fait place au bipartisme ; deux formations dominaient alors la vie politique et exerçaient le pouvoir par alternance :
« Les Républicains » (anciennement l'UMP [Union pour un mouvement populaire]) et le PS (Parti
socialiste) monopolisaient en effet de 88 à plus de 91 % des sièges à l'Assemblée nationale (12e,
13e, et 14e législatures). Les législatives de 2017, avec la « vague » LRM (« La République en
marche »), ont mis fin au bipartisme !
MULTIPARTISME

Dans ce système, un nombre plus ou moins important de partis exerce une véritable influence sur
la vie politique, partis qui nouent entre eux des alliances plus ou moins solides.
Le multipartisme est favorisé par des facteurs historiques (France), religieux (Italie), ethniques et
géographiques (Belgique), et politiques (instabilité constitutionnelle de la France, goût des Français
pour les idéologies, modes de scrutin) ; dans les États de l'Europe centrale, orientale et balte, le
multipartisme se traduit par des clivages à la fois « sociologiques » (centre/périphérie [minorités
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