Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 2 : Les institutions de la Ve République - 18e - 44

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LES INSTITUTIONS

DE LA

Ve RÉPUBLIQUE

23 juillet 2008 ajoute que « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs » (art. 6
al. 2 C).
Le septennat, justifié sous les IIIe et IVe Républiques, était devenu inadapté lors de la révision constitutionnelle du 2 octobre 2000 qui instaure le quinquennat. En effet, le président gouverne dans le
cadre du présidentialisme : or, aucune démocratie pluraliste n'accorde un mandat d'une aussi
longue durée à un chef de l'exécutif. D'ailleurs, à défaut de lier son mandat au succès d'un référendum comme le faisait le général de Gaulle, le président subit une usure du pouvoir et sa légitimité se dilue peu à peu ; justement, le quinquennat permet de pallier en partie le déclin, au fil des
ans, de la légitimité du président élu par les Français.
Le quinquennat est d'autant plus fondé que l'élection du chef de l'État a lieu au suffrage universel
direct : cinq ans est une durée plus appropriée pour permettre aux candidats de présenter un
programme politique fiable, particulièrement en matière économique et sociale.
Mais surtout, par rapport à un mandat parlementaire de cinq ans (députés), un mandat présidentiel de sept ans multiplie les risques de cohabitation, système qui fait l'objet de diverses critiques,
en raison notamment des nombreux conflits susceptibles de survenir entre l'Élysée et Matignon.
Justement, l'harmonisation de la durée des mandats présidentiel et législatif renforce le présidentialisme : l'organisation, tous les cinq ans, à quelques semaines d'intervalle, de la présidentielle
puis des législatives doit permettre au parti du président d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale, députés de la majorité qui seront d'ailleurs redevables au président de leur
élection !

b) La pérennisation du présidentialisme, la fin du système de la cohabitation,
et le renforcement de l'hégémonie de l'Élysée sur Matignon
D'après l'échéancier électoral initial, les législatives de 2002 devaient se dérouler en mars, et la
présidentielle en avril-mai ; le rôle du chef de l'État se trouvait ainsi dévalorisé par rapport à celui
de l'Assemblée nationale, les législatives devenant l'essentiel et la présidentielle l'accessoire : élu
grâce à la victoire récente de sa majorité parlementaire, le président en deviendrait l'obligé.
L'inversion du calendrier électoral par la loi organique du 15 mai 2001 (qui repousse d'avril à juin
la date d'expiration des pouvoirs de l'Assemblée nationale) est donc pleinement justifiée.
La réélection de J. Chirac le 5 mai 2002 a provoqué la « vague bleue » de juin 2002 (législatives)
(succès de l'UMP [Union pour un mouvement populaire]). De même, la nette victoire
de N. Sarkozy le 6 mai 2007 a facilité celle de l'UMP aux législatives des 10 et 17 juin 2007, l'élection de F. Hollande le 6 mai 2012 a déclenché la « vague rose » aux législatives de 10 et 17 juin
suivants, et l'élection d'E. Macron le 7 mai 2017 a permis la victoire du Mouvement La République
en Marche (LRM) aux législatives des 11 et 18 juin suivants, alors que LRM n'avait été créée que le
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