Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 2 : Les institutions de la Ve République - 18e - 45

CHAPITRE 2 - Le statut du président de la République
6 avril 2016 par E. Macron (alors ministre de l'Économie dans le gouvernement Valls II sous la
présidence Hollande). Désormais, dans un « réflexe pavlovien » les Français donnent en juin à leur
président nouvellement élu en mai (pour cinq ans) une majorité parlementaire (pour cinq ans) qui
lui permet de mettre en œuvre son programme !
La nette victoire du jeune Mouvement LRM lors des législatives de juin 2017 aux dépens des deux
grands partis de gouvernement (LR [Les Républicains] et le PS [Parti socialiste]) symbolise la force
des Institutions, dopées par la réforme du quinquennat et par l'organisation des législatives quelques semaines après la présidentielle !
La quasi-simultanéité de la présidentielle et des législatives risque cependant d'être remise en
cause par l'interruption du mandat présidentiel (élection présidentielle anticipée) ; si un tel scénario
survenait, le président nouvellement élu prononcerait dans un bref délai la dissolution de l'Assemblée nationale (même si cette dernière lui était favorable) afin de faire coïncider le quinquennat
avec la législature ; ultérieurement, une loi organique permettrait de reporter les législatives quelques semaines après la présidentielle.
En définitive, la réforme du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral semblent
mettre définitivement sur orbite le présidentialisme.
Désormais, ne disposant plus que de cinq ans au lieu de sept ans pour réaliser ses desseins, le
président est devenu un homme pressé qui s'empare - dès le début de son mandat - de tous
les leviers de commande afin d'accélérer la réalisation de son programme. La brièveté du
mandat, et par conséquent le raccourcissement du rythme électoral, exige en effet que les Français perçoivent rapidement les premiers résultats de l'action élyséenne. Du reste, les deux dernières
années du quinquennat se déroulent dans un climat de campagne électorale quasi permanente.
Réciproquement, le Premier ministre devrait se trouver relégué dans un rôle de chef de cabinet.
Toutefois, Dominique de Villepin a joui d'une assez grande autonomie de juin 2005 à mars 2006,
de même que Manuel Valls (31 mars 2014-6 décembre 2016) et Édouard Philippe (15 mai
2017-...). A priori, le quinquennat conduit théoriquement le président à un exercice encore plus
solitaire du pouvoir qu'à l'époque du septennat (en période de présidentialisme). Le quinquennat
ne peut donc que renforcer la présidentialisation du régime, bien que F. Hollande se soit qualifié
de président « normal » ! En vérité, seuls N. Sarkozy avec « l'hyperprésidentialisme » et E. Macron
avec le « présidentialisme jupitérien » ont tiré du quinquennat toutes ses virtualités.

c) L'impossibilité de solliciter un troisième mandat consécutif
(LC du 23 juillet 2008)
L'interdiction d'exercer plus de deux mandats consécutifs est une réforme a priori inutile. En effet,
à ce jour, aucun président n'a sollicité un troisième mandat. De plus, sous la Ve République

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