Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 2 : Les institutions de la Ve République - 18e - 59

CHAPITRE 3 - Le rôle du président de la République
droite/577, dont 369 députés UMP, le parti du président). Le bipartisme se constitue, l'UMP et
le PS monopolisant alors plus de 88 % des sièges !
Le 17 juin, J. Chirac nomme J.-P. Raffarin à la tête d'un second gouvernement : J.-P. Raffarin
est un gestionnaire qui ne pouvait être qu'un fidèle serviteur du président Chirac. Le 30 mars
2004, consécutivement au « vote-sanction » des régionales, le président Chirac met un terme au
gouvernement Raffarin II, puis reconduit J.-P. Raffarin à la tête d'un troisième gouvernement.
Enfin, la composition de ces 3 gouvernements résulte de choix élyséens.
Dès le début du quinquennat, J. Chirac a eu la maîtrise sur la politique étrangère : l'opposition de
la France à la guerre préventive contre l'Irak déclenchée par les États-Unis, l'intervention militaire
en Côte d'Ivoire, la politique européenne, etc. Pareillement, la mainmise du président sur la politique de défense est totale (loi de programmation militaire du 27 janvier 2003).
La politique économique et sociale de J.-P. Raffarin est téléguidée par l'Élysée : la réduction des
impôts et des charges, les réformes du système des retraites et de l'assurance-maladie, les assouplissements des deux lois Aubry sur la réduction du temps de travail, etc. J. Chirac se fait même le
champion des grandes causes nationales (sécurité routière, lutte contre le cancer).
Mais surtout, le président a été l'initiateur de plusieurs révisions de la Constitution. Il en est
ainsi de la LC du 28 mars 2003 sur « l'organisation décentralisée de la République ». J. Chirac a
l'entière responsabilité de la révision concernant la rédaction de la Charte de l'environnement (LC
nº 2005-205 du 1er mars 2005). De plus, lors de la confection de la LC nº 2005-204 du 1er mars
2005 (révision préalable et nécessaire à la ratification du Traité établissant une Constitution pour
l'Europe), J. Chirac est à l'origine de la disposition rendant obligatoire la consultation des Français
pour toute nouvelle adhésion à l'Union européenne, obligation à laquelle il est possible de se
soustraire depuis la LC du 23 juillet 2008 (v. p. 21).
Le 31 mai 2005, la démission-révocation de J.-P. Raffarin (implicitement annoncée par l'Élysée
3 jours avant la victoire du « non » au référendum du 29 mai) a été décidée par J. Chirac, qui a
choisi et nommé Premier ministre Dominique de Villepin, un gestionnaire, un fidèle du président. Par ailleurs, la composition du nouveau gouvernement a été décidée par l'Élysée.
À l'époque du gouvernement De Villepin, J. Chirac détermine et conduit la politique de la Nation
tout en laissant une certaine marge de liberté à son Premier ministre, mais c'est l'Élysée qui a
inspiré la politique économique et sociale. Le président réduira nettement l'autonomie de son
Premier ministre à la suite de la crise du CPE (contrat première embauche) de février-mars 2006.
Enfin, J. Chirac achève ses 3 derniers chantiers constitutionnels : la responsabilité institutionnelle
du chef de l'État, la constitutionnalisation de l'interdiction de la peine de mort, la définition d'un
corps électoral restreint en Nouvelle-Calédonie (3 LC promulguées le 23 février 2007).

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