Les Carrés Rouge - L'essentiel du droit constitutionnel Tome 2 : Les institutions de la Ve République - 18e - 60

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LES INSTITUTIONS

DE LA

Ve RÉPUBLIQUE

■ L'hyperprésidentialisme de Nicolas Sarkozy (mai 2007-mai 2012)
a) Les manifestations de l'hyperprésidentialisme
- Le libre choix par le président Sarkozy de ses « collaborateurs », Premier ministre et
membres du gouvernement. Brillamment élu le 6 mai 2007, le président Sarkozy est entré en
fonction le 16 mai et, le 17 mai, a adoubé comme Premier ministre François Fillon, dont le rôle
sera réduit par rapport à celui des anciens locataires de Matignon ; comme le précise N. Sarkozy :
« Le Premier ministre est un collaborateur, le patron c'est moi ».
Pour la première fois sous la Ve République, le président choisit l'intégralité des ministres et secrétaires d'État, et compose son gouvernement (Fillon I, 17 mai 2007-18 juin 2007) sans se dissimuler derrière son Premier ministre. C'est à N. Sarkozy et à lui seul qu'incombe le choix d'un
gouvernement resserré, quasi paritaire, et la réussite de la stratégie d'ouverture, N. Sarkozy ayant
« attiré » au sein du gouvernement 4 personnalités venues de la gauche et du PS.
Aussitôt après le succès (323/577 sièges) de l'UMP aux législatives des 10 et 17 juin, N. Sarkozy -
et lui seul - décide de la composition du gouvernement Fillon II le 18 juin 2007 : l'Élysée
confirme alors sa volonté de maintenir la parité (7 femmes sur 15 ministres), de poursuivre la politique d'ouverture, d'assurer la représentation des « minorités visibles ».
Pareillement, c'est N. Sarkozy qui - le 14 novembre 2010 - a décidé de maintenir à Matignon
F. Fillon ; l'Élysée a évidemment eu la mainmise sur la composition du gouvernement Fillon III,
à savoir la formation d'un « pack » UMP en ordre de bataille pour la présidentielle de 2012.
- L'Élysée « relooké » en Maison-Blanche. Les relations du président français avec ses ministres
sont comparables à celles alors entretenues par le président Barack Obama avec ses secrétaires.
Ainsi, N. Sarkozy adresse régulièrement aux ministres des instructions ou même des injonctions.
- La détermination sans partage de la politique nationale par le président Sarkozy. La politique nationale est évidemment décidée par N. Sarkozy dans les domaines où le chef de l'État
détient des pouvoirs constitutionnels (affaires étrangères, défense nationale, justice).
Ainsi, concernant la politique étrangère, N. Sarkozy obtient en juin 2007 l'accord des Vingt-Sept
sur le Traité européen simplifié (Traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007). En outre,
N. Sarkozy a mis à profit la présidence française de l'Union européenne (1er juillet 200831 décembre 2008) pour déployer une véritable diplomatie franco-européenne ; le président français a joué un rôle décisif dans le règlement de la crise géorgienne (août 2008) ; il a également
exercé une influence déterminante dans le choix et l'adoption du plan européen de lutte contre
la grande crise financière (novembre 2008). Mais surtout, N. Sarkozy fait montre d'une véritable
hyperactivité à l'occasion de la double présidence française pour l'année 2011 du G20 et du G8.
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