Mémentos - Note de synthèse - 2e - 77

CHAPITRE 3 - Dossier corrigé - La violence conjugale
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Article 515-12
Les mesures mentionnées à l'article 515-11 sont prises pour une durée maximale de six
mois à compter de la notification de l'ordonnance. Elles peuvent être prolongées au-delà
si, durant ce délai, une demande en divorce ou en séparation de corps a été déposée ou
si le juge aux affaires familiales a été saisi d'une demande relative à l'exercice de l'autorité
parentale. Le juge aux affaires familiales peut, à tout moment, à la demande du
ministère public ou de l'une ou l'autre des parties, ou après avoir fait procéder à toute
mesure d'instruction utile, et après avoir invité chacune d'entre elles à s'exprimer,
supprimer ou modifier tout ou partie des mesures énoncées dans l'ordonnance de
protection, en décider de nouvelles, accorder à la personne défenderesse une dispense
temporaire d'observer certaines des obligations qui lui ont été imposées ou rapporter
l'ordonnance de protection.
* Document 6 : Cynthia Mathieu et Claude Belanger, « Déterminants
conjugaux et personnels de la violence maritale féminine chez les
couples où l'homme consulte pour violence conjugale », Perspectives
Psy, 2012/3 (Extrait).
Les chercheurs qui se penchent sur le phénomène de la violence conjugale ont avancé
divers modèles explicatifs pouvant rendre compte de ce type de violence. Une première
position associe les comportements violents à une forme de domination masculine au
sein d'une société oppressante envers les femmes (Rinfret-Raynor et Cantin, 1994).
Certains chercheurs proposent cependant d'élargir cette perspective unidirectionnelle
de la violence conjugale pour y inclure une compréhension bidirectionnelle où la
violence perpétrée par les femmes est intégrée dans le modèle (Adams, 2000). En dépit
de l'aspect parfois controversé de cette position, plusieurs recherches récentes se sont
penchées sur ce phénomène de la violence féminine dans un contexte de relation maritale
dysfonctionnelle (Dowd, 2002).
Violence bidirectionnelle
Cette approche dyadique s'inscrit dans une perspective de responsabilisation par
rapport aux actes violents (Heyman et Neiding, 1997). Pearson (1997) suggère à cet
égard que les femmes peuvent non seulement commettre des actes violents, mais
qu'elles devraient en outre en porter la responsabilité. Cette hypothèse selon laquelle
les femmes puissent être violentes dans leurs rapports a été étudiée en 2002 par
Adams et Freenan dans une étude exploratoire qui tentait de vérifier cette même hypothèse
auprès des professionnels qui œuvrent dans le domaine de la violence conjugale et
qui rencontrent des cas de violence conjugale. Dans cette étude les intervenants interrogés
confirment rencontrer des femmes qui sont violentes envers leurs partenaires,
même si ces derniers ne posent aucun acte violent. Les professionnels interrogés rapportent
également que la violence perpétrée par des femmes est souvent sérieuse et résulte
en des blessures aux hommes qui en sont victimes. Une étude de Conner et al.(2001)
démontre en outre un lien positif entre les comportements violents perpétrés dans la
dernière année et le risque suicidaire chez la personne qui a recours à la violence, et
ceci particulièrement lorsque cette dernière est de sexe féminin. Pour ces auteurs, une
aide efficace ne consiste pas seulement à aider la personne violente à diminuer ce type
de comportement. Elle doit aussi améliorer la qualité de vie de la personne, afin qu'elle
ait accès à des solutions adaptées, plutôt que de vivre une impuissance qui se reflète en
gestes suicidaires comme stratégie de fuite par rapport à ses problèmes maritaux.
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