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MÉMENTOS - NOTE DE SYNTHÈSE
Contrairement aux poncifs, les femmes répliquent au moins une fois par la violence à la
violence de l'homme et dans certains cas finissent par répliquer de manière létale.
* La violence apparaît dans un contexte situationnel dégradé dans lequel il n'existe
aucune notion de contrôle. Ici, elle peut concerner les deux partenaires, des hommes
comme des femmes.
Les réalités évoquées sont donc distinctes. La violence terroriste, la plus fréquente,
mérite que l'on s'y arrête quelques instants. En effet, les terroristes de l'intime recourent
à une multitude de stratégies permettant d'enfermer leur victime de manière graduelle
et croissante, dans une véritable toile de contrôle total et de terreur, permettant de
répondre d'ores et déjà en partie à la question : « pourquoi ne les quittent-elles pas ? »
(4). Ces hommes tissent une toile constituée d'abus économiques, soit en interdisant à
leur femme de travailler, soit en se rendant sur son lieu de travail et y faisant de tels scandales,
ou proférant de telles menaces ou humiliations que la victime est licenciée ou
démissionne. L'abuseur va alors avoir la gestion absolue des finances, être seul à avoir
un compte en banque, le chéquier, la carte bleue. Il sera également demandé à la
femme de justifier de chacune de ses dépenses, documents à l'appui. L'enfermement
par l'économie fait partie d'une stratégie plus large consistant à isoler la compagne,
par le biais de multiples tactiques et, par exemple : déménagement à la campagne ;
interdiction de voir (ou menaces et violences contre) les proches ; écoutes téléphoniques
; contrôle des appels, textos et mails ou interdiction d'utiliser ces outils de communication
; minutage du temps passé à l'extérieur ; interdiction d'utiliser la voiture, etc.
Une autre tactique courante est l'instrumentalisation des enfants. L'abuseur va tantôt
menacer la femme de s'en prendre à ces derniers (ce à quoi elle croira car il l'aura fait
antérieurement), soit les embrigader dans les abus, insultes, voire violences faites à la
mère. Dans bien des cas, l'abuseur menace la mère de la dénoncer aux services sociaux
(et le fait si elle le quitte), de demander et obtenir la garde des enfants (les abuseurs sont
plus nombreux à demander et hélas à obtenir la garde : American Psychological Association
Présidential Task Force on Violence and the family, 1996 ; Liss et Stahly, 1993 ;
Walker et Edwall, 1987). Outre la violence elle-même, l'abuseur va constamment
insulter, dégrader et humilier sa compagne, la menacer de mort, de violences et
tortures, d'exercer ces violences sur les enfants ou proches. L'intimidation est rendue
crédible par la réalisation d'actes servant de témoin de ce dont il est capable : frapper
un des enfants, tuer le chien et laisser le cadavre dans un endroit bien visible, etc. La
violence ne se limite pas à des coups : les femmes subissent très souvent des agressions
sexuelles fréquemment hautement dégradantes, du stalking (harcèlement), des tentatives
d'étranglement, etc. La violence n'a pas à être constamment paroxystique : elle
peut être modérée (tirer par les cheveux, pousser par terre...), mais être quasiment quotidienne.
L'abuseur va aussi faire preuve de négligence : refuser d'appeler les secours,
obliger une femme qui vient d'avoir une opération chirurgicale majeure à réaliser les
tâches domestiques, pousser la chaise roulante loin de l'intéressée et partir toute la
journée, etc. Les femmes handicapées, malades ou clandestines sont ici particulièrement
vulnérables. Il va déstabiliser constamment sa victime en lui adressant des messages
contradictoires. Une dimension centrale est en outre le micro-contrôle total de la vie
quotidienne de la victime. Bien souvent, ces femmes ne peuvent plus décider des vêtements
qu'elles vont porter, quand elles peuvent aller aux toilettes, quand elles peuvent
manger, parler, dormir, sortir (si elles le peuvent encore), comment exactement elles
doivent faire le ménage, quand et comment elles doivent avoir des rapports sexuels, si,

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